On en parle?
La «sobriété» de l’église
J’ai lu avec attention l’article «Inévitable sobriété» (Le Vif du 5 mai) et en particulier l’intervention du Pr Arnsperger qui fait référence à la modération prônée par l’Eglise durant l’ère chrétienne. Il suffit de se rendre au Vatican pour constater que l’Eglise était (et est toujours) tout sauf sobre. Ou plus exactement, l’Eglise avait (et a toujours), comme toutes les organisations structurées (c’est-à-dire hiérarchisées et pyramidales), une tendance à réclamer de la sobriété aux autres, ceux des niveaux dits «inférieurs». Aujourd’hui, le terme «sobriété» est souvent remplacé par l’expression «faire des économies», mais le but est toujours identique, à savoir assurer la continuité de la situation des étages supérieurs. Il s’agit d’un comportement tout à fait humain que l’on retrouve partout, de l’entreprise à la politique, en passant par l’éducation ou même le sport. Cela dit, changer l’âme humaine et lui faire adopter d’autres comportements relève des miracles… et là, l’Eglise a peut-être son rôle à jouer. On peut rêver.
Éric Hourant, Namur
Imposer le photovoltaïque
J’ai beaucoup apprécié l’article sur l’évolution souhaitable des habitations dans votre dossier sur la sobriété (Le Vif du 5 mai). Je regrette cependant qu’il n’évoque pas la possibilité d’imposer systématiquement, pour les nouveaux immeubles, l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture et de prévoir leur raccordement aisé aux appartements. On est en plein débat sur l’autoconsommation collective et le bâtiment dans lequel on construit mon futur appartement, et qui dispose d’un toit plat de près de 700 m2, est dépourvu de tout système permettant la pose facile de panneaux photovoltaïques pouvant être raccordés aux appartements. Quel gâchis!
Jacques Vanhorick, par e-mail
Internet, ce gouffre énergétique
Votre article concernant la sobriété (Le Vif du 5 mai) m’a interpellé. Vous faites état de différentes statistiques concernant les émissions de CO2. Vingt-neuf pour cent sont dus aux data centers, mais c’est oublier de dire qu’une grande proportion de l’alimentation électrique de ces centres est fortement «carbonée». […] Et que l’humanité a généré 47 zettabytes en 2020 (1 ZB = 1021 bytes) et que la projection pour 2035 est de 2 142 ZB. Ces chiffres sont tout simplement affolants! Ils sont principalement dus à la 5G, aux robots qui génèrent une quantité de données phénoménale et aux utilisateurs, non conscients pour la plupart des conséquences énergétiques de l’utilisation d’Internet. J’ai approché tous les partis politiques belges concernant la problématique de la sobriété numérique, en janvier 2022. J’ai obtenu deux réponses laconiques disant que mon message était transféré aux spécialistes de ces questions, puis plus de nouvelles… Et on parle de démocratie participative, quelle vaste blague! Il est pathétique de constater que nos décideurs ne font pas grand cas de ces questions essentielles pour notre avenir. […] J’ai également approché Youth for climate. Pas de réponse. Pourtant, la génération née avec Internet est une très grosse consommatrice de ses services, mais est-elle consciente de l’infrastructure du Web et de tout ce que cela implique du point de vue énergétique? Les initiatives françaises concernant la sobriété numérique devraient être mises en place chez nous pour conscientiser et responsabiliser nos jeunes (et pas uniquement eux) quant à leur utilisation d’Internet. Je suis ingénieur en informatique et télécom, j’ai vécu toute l’évolution du numérique. Les outils numériques sont de fantastiques générateurs de progrès pour la recherche, l’éducation, la santé, la finance, l’industrie et même le climat. Encore devrions-nous les utiliser à bon escient…
Jean-Louis Douchies, Beauvechain
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