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L’ordonnance muséale

Le Vif

Il n’y a pas que la médecine qui soigne: les prescriptions de séances de modelage, de dessin, de musique et autres sorties culturelles se révèlent de précieux outils supplémentaires pour rétablir la santé psychique et physique de ceux que la vie blesse. La très sérieuse Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rappelé dans un récent rapport: «La pratique de la danse, du chant ou la fréquentation des musées montrent comment les arts permettent de gérer des problèmes de santé pénibles ou complexes comme le diabète, l’obésité ou la mauvaise santé mentale, affirme le Dr Piroska Östlin, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. Ils proposent des solutions là où la pratique médicale habituelle n’a pu, jusqu’à présent, apporter des réponses efficaces.» Une étude de 2019 parue dans le British Journal of Psychiatry attestait, elle aussi, que les risques de dépression due à la vieillesse sont réduits de 32% si les intéressés se rendent au cinéma, au théâtre ou au musée plusieurs fois par an. La Ville de Bruxelles vient donc de lancer un projet pilote pour permettre à des patients de se rendre au musée, sur prescription médicale. L’initiative existe à Montréal depuis 2018: «Je suis convaincue que la culture sera à la santé ce que le sport fut au siècle précédent», affirme ainsi Nathalie Bondil, directrice du Musée des beaux-arts de Montréal. La Suisse a suivi l’exemple en février dernier. A Bruxelles, ce sont les musées de la ville de Bruxelles (photo), le Musée des égouts, le Musée Mode & Dentelle ainsi que le centre d’exposition Centrale for contemporary art qui se sont embarqués dans l’aventure. Ils accueilleront les patients de l’hôpital psychiatrique de jour Paul Sivadon, attaché à l’hôpital Brugmann, pour lesquels les médecins auront jugé cette sortie culturelle profitable. La Ville de Bruxelles paiera les billets d’entrée pour le patient et jusqu’à trois accompagnants. En revanche, aucun professionnel de la santé ne participera à la visite. «Ce projet, expérimenté pendant six mois, a un double objectif, a indiqué l’échevine bruxelloise de la culture, Delphine Houba: favoriser l’accès à la culture pour un public vulnérable et disposer d’un outil supplémentaire dans le cadre du suivi thérapeutique.» Bingo.

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