Loot

Cocréateur de l’excellente Master of None, Alan Yang s’associe à Matt Hubbard (30 Rock, Parks and Recreation) pour signer cette nouvelle comédie où une milliardaire trahie («la cocue la plus célèbre de la planète») tente de remonter la pente et de tromper l’ennui en s’investissant au quotidien dans la fondation de bienfaisance qu’elle finance. Si la collaboration entre ces deux auteurs majeurs ne produit pas tout à fait les étincelles attendues, Loot («le butin», en français) n’en est pas pour autant dénuée de qualités. À commencer par son casting, emmené par la sémillante Maya Rudolph, assez parfaite en divorcée ultrafriquée qui a perdu tout sens des réalités et se rend à l’inauguration d’un foyer pour SDF en convoi de SUV. Certes, la série, d’un intérêt très inégal, peine souvent à éviter la caricature, mais elle trouve aussi parfois le ton juste pour décrire la marche d’un monde à l’indécence normalisée où les comptes en banque, comme les piscines, sont à débordement. Derrière les rires moqueurs infusés d’inévitable indignation, Loot a par ailleurs l’élégance de développer une forme de bienveillance à l’égard de son personnage principal, troisième femme la plus riche d’Amérique chez qui se dessine peu à peu, et l’air de rien, une sorte d’éveil timide à une conscience sociale.