Les incontournables
Armstrong, Wes Montgomery, Paco de Lucia, Sinatra et Deep Purple ont aussi leur place sous le sapin.
Louis Armstrong The Complete Masters 1925-1945
14 CD – Universal
Armstrong bluffait Miles Davis qui en disait : » A la trompette, on ne peut rien jouer qui ne vienne de lui, pas même les trucs modernes. » C’est peu dire que le chanteur-instrumentiste incarne la source jaillissante de sa ville natale, La Nouvelle-Orléans, pendant la période impériale du jazz. Genre qu’il va éminemment structurer, orchestrer et pousser à franchir les barrières raciales : ces quatorze CD nous plongent dans l’Amérique du Cotton Club et de la prohibition, sous le souffle magique de Louis. A noter qu’Universal consacre le même type de coffret aux années 1931-1953 de Sidney Bechet.
Wes Montgomery Movin : The Complete Verve Recordings
5 CD – Universal
Un touché de guitare acrobatique, un son braisé, des arpèges universels : le jazz de Montgomery (1923) a influencé considérablement des générations de six cordes, de George Benson à Hendrix. Ce package très soigné nous emporte dans un océan de notes nuageuses, qui planent sur de grands orchestres pétaradants ou vont draguer l’orgue géant de Jimmy Smith. Les cinq disques explorés par un livret bien illustré ont tous été enregistrés entre 1964 et 1966, ce qui donne le niveau d’inspiration de l’instrumentiste lâché par son c£ur en 1968.
Paco de Lucia Integral
27 CD – Universal
Dommage que la présentation soit restreinte au minimum syndical – pas de livret et des facsimilés de pochette assez rudimentaires – parce que la musique est étourdissante. C’est bien l’Espagne qui gronde dans la guitare et le flamenco de Paco de Lucia, avec une verve et une dextérité sans pareilles dans l’univers de l’acoustique flamboyant. A l’exception d’un album, l’intégralité du travail studio réalisé entre 1964 et 2004 est là, plus trois Live et une compilation, soit l’équivalent hispanique et musical de l’Odyssée d’Homère. Splendide.
Sinatra Best of The Best
2CD – EMI
Emballage correct mais sans effusion : c’est bien la musique qui transcende tout. Malgré une légende toujours chargée d’ombres voraces – ses liens présumés avec la Mafia, son clanisme violent – Sinatra apparaît toujours, treize ans après sa mort, comme le plus grand interprète du classicisme américain. Parce qu’à ses compositions et arrangements choisis avec goût il rajoute un élément indestructible : une voix techniquement parfaite et follement cool, comme illustrée dans cette collection d’archi-classiques, entre versions studio et concert de 1957 enregistré à Seattle.
Deep Purple BBC Sessions 68/70
2CD, 2 LP – EMI
L’objet s’adresse à la fois aux collectionneurs rétro mais aussi à leur jeune progéniture attirée par l’aspect vinyle de l’affaire. Pour la première fois, le champion hard rock des seventies compile soigneusement ses enregistrements BBC des années 1968-1970. Soit le passage d’une pop lysergique à un rock pré-métal, sanctionné par l’arrivée du chanteur Ian Gillan en 1969 qui accélérera le triomphe progressif du groupe au sein de la jeunesse mondiale. Notamment via l’épique Child in Time, proposé ici dans une monumentale version de onze minutes, tout imprégnée d’orgue biblique. Le package de l’ensemble s’avérant à la hauteur du ramage…
PHILIPPE CORNET
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