Les enfants de Jobs

Le cofondateur de la firme à la pomme a changé notre vie quotidienne. Il continuera longtemps d’inspirer une génération d’entrepreneurs et de créateurs. D’Apple ou d’ailleurs.

One more thing  » (une dernière chose). La phrase mythique de Steve Jobs, cofondateur d’Apple, disparu la semaine passée des suites d’un cancer, ne sera plus glissée en point d’orgue de chacune des présentations en public de la firme à la pomme. Mais son héritage va bien au-delà des innovations qui ont bouleversé l’existence de tout un chacun.

Son baladeur numérique iPod a séduit plus de 300 millions de personnes. Impossible de ne pas reconnaître le fil blanc des écouteurs caractéristiques de la marque. Difficile de ne pas déceler l’empreinte du groupe de Cupertino lorsque l’on voit un badaud en train de tapoter sur un mobile à écran tactile – une technologie reprise par l’ensemble de l’industrie, de Samsung à LG en passant par Nokia. Illusoire d’empêcher ses enfants de regarder un film d’animation réalisé par ordinateur, dans la veine de ceux de Pixar, premier studio à produire une telle £uvre en 1995, sous la direction de Jobs.

Ces objets ont séduit tant de personnes qu’Apple a pu ensuite dicter sa loi. Les artistes ont été contraints de distribuer leurs chansons et films sur la boutique en ligne iTunes à un prix imposé. Les créateurs de jeux vidéo ont dû revoir la conception de leurs titres pour les écrans tactiles. L’édition et la presse écrite ont été obligées de transposer journaux et livres sur la tablette numérique iPad. Et ce n’est pas tout. Jobs a également influencé une myriade d’entrepreneurs par sa volonté de réinventer sans cesse l’existant et de  » penser différemment  » le design et la communication autour d’un produit.  » L’ère numérique a perdu son étoile, mais l’inventivité et la créativité de Steve vont continuer d’inspirer des générations de rêveurs « , philosophait, ces jours-ci, Howard Stringer, PDG de Sony. Non seulement le fondateur d’Apple a formé certains de ses collaborateurs, et en a poussé d’autres à voler de leurs propres ailes, mais il a insufflé ses idées bien au-delà de son cercle proche. Les enfants spirituels de Jobs se retrouvent – entre autres ! – chez le fabricant d’ordinateurs HP, le fournisseur d’accès Free, le site de commerce électronique Amazon, l’encyclopédie Fotopedia, ou encore le spécialiste des périphériques Logitech. Ils ont tous un peu quelque chose de Jobs en eux.

EMMANUEL PAQUETTE