Les bonnes affaires
Le Salon de la résidence secondaire ouvrira ses portes à Brussels Expo, à la fin du mois de septembre. Une belle occasion de rêver… Vous aimez le soleil et vous souhaitez investir ? Voici un aperçu des tendances du marché.
Nous sommes encore en été et il pleut des hallebardes. » Voilà pourquoi nous aimons le Salon Second Place « , lance l’organisateur du Salon de la résidence secondaire, Geert Maes. Organisé deux fois par an, ce salon attire plusieurs milliers de visiteurs, surtout des plus de 45 ans intéressés par la brique (1).
» On peut encore dénicher des perles dans le sud du pays mais, à la côte, l’âge d’or est peu à peu passé, déplore Geert Maes. Les logements avec vue sur la mer sont devenus inabordables : pour un petit studio, il faut débourser de 200 000 à 250 000 euros. Néanmoins, même si les ventes ont quelque peu régressé, celui qui achète un bien dans une station balnéaire aujourd’hui peut être sûr d’en obtenir un prix plus élevé en le revendant demain. «
Le littoral étant presque entièrement bâti, les promoteurs immobiliers se rabattent désormais de plus en plus sur l’arrière-pays, ou se tournent vers le nord de la France. L’entreprise Vanhaerents a ainsi construit 170 appartements et 200 maisons à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. » Dans le nord de la France, les prix augmentent également, mais ils restent toujours inférieurs de 20 % à ceux que l’on pratique sur la côte belge « , souligne Lode Waes, directeur commercial de la société. Nous vendons surtout à des Belges qui recherchent le calme et la nature. La côte du nord de la France, soumise à une réglementation très stricte, ne connaîtra jamais un développement immobilier aussi anarchique que celui que l’on observe à la côte belge. On y trouve, comme au Coq, de petites villas plutôt que de hauts immeubles à appartements. «
Espagne : l’indispensable paire de jumelles
Si un achat de résidence secondaire sur dix concerne un bien situé dans des lieux exotiques comme la Thaïlande, le Brésil et Dubaï, la France reste de loin le pays le plus populaire pour les Belges, précise Geert Maes. Pour beaucoup, il s’agit de réaliser un rêve, car, en dépit de différences de prix régionales, la France est chère. Une maison en Provence coûte 500 000 euros, au minimum, à moins d’acheter une ruine à rénover de fond en comble. Dans ce cas, il est encore possible de faire de bonnes affaires. «
En Espagne, deuxième destination la plus recherchée, le marché immobilier a connu une croissance exponentielle ces dix dernières années. Aujourd’hui, il est pris dans une spirale descendante, notamment en raison de la politique laxiste des banques espagnoles en matière de crédit. Ces excès ont été corrigés depuis lors, mais l’Espagne est chère et le restera. » On promettait le soleil et la mer aux acheteurs mais, parfois, il leur fallait prendre des jumelles pour apercevoir l’eau, raconte Geert Maes. J’estime que le malaise subsistera encore pendant deux à trois ans. Celui qui veut investir en Espagne ferait mieux d’attendre encore un peu. «
La Turquie, elle, se trouve aujourd’hui au stade où était l’Espagne voici dix ans. Selon une enquête réalisée en 2007 auprès des visiteurs du Salon Second Place, ce pays chasse l’Italie de la troisième marche du podium et devance aussi le Portugal. Les atouts de la Turquie ? L’hospitalité de ses habitants, le climat et les prix serrés, résume le promoteur Xavier Papillon. » A Bodrum et à Antalya, on paie en moyenne de 200 000 à 300 000 euros pour un appartement en première ligne avec vue sur la mer. Le marché se sature peu à peu mais, dans la province d’Içel, sur la dernière baie au Sud-Est, le même appartement coûte en moyenne 100 000 euros. Si vous ne voulez pas acheter un bien en première ligne, vous trouverez déjà un appartement pour 55 000 euros. Mersin (chef-lieu de la province d’Içel) est encore une zone vierge sur le plan touristique. «
En Turquie, les prix de l’immobilier grimpent à une vitesse vertigineuse, de l’ordre de 20 % par an. Certains experts, qui se souviennent des déboires enregistrés en Espagne, redoutent un effondrement similaire du marché turc. Xavier Papillon relativise : » Il arrive que les prix atteignent une hauteur exubérante, mais celui qui achète un bien en première ligne ne verra jamais son investissement réduit à néant. Même en Espagne. Les logements qui perdent de la valeur sont situés dans l’arrière-pays. «
La Turquie n’est évidemment pas un pays proche et la barrière linguistique peut constituer un autre inconvénient. Eric Wellekens, qui a acheté un appartement en Turquie à la fin de 2007, n’y voit toutefois pas un obstacle insurmontable. » J’y suis allé cet été et, bien que nous ayons parfois dû faire des dessins pour nous faire comprendre, nous nous sommes en général débrouillés en parlant anglais. » Ce particulier se rend à Mersin en avion au départ de Düsseldorf. » Un billet réservé à temps revient, en haute saison, à 340 euros. Et je vous garantis que si nous partons en même temps de Belgique, vous en voiture, à destination du midi de la France, et moi en avion vers la Turquie, je serai dans mon appartement turc quand vous aurez à peine dépassé Lyon. «
La Toscane sans les cyprès
En termes de vente de résidences secondaires, Chypre et la Grèce semblent connaître un démarrage difficile, contrairement à la Floride (Etats-Unis). » Par rapport à 2007, nos ventes y ont quintuplé, surtout grâce à la faiblesse du dollar « , détaille l’agent immobilier Glen Pierloo, de Villaplanner.
Un autre marché en croissance évidente est celui de l’Europe de l’Est. La Croatie, qui bénéficie d’une image de luxe et de soleil, a déjà décollé voici quelques années. La Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et, surtout, la Bulgarie enregistrent elles aussi de belles performances. Les prix y sont calculés au plus juste. » Ces régions sont encore relativement vierges, rappelle Geert Maes. Celui qui y rechercherait des attractions touristiques se tromperait de destination. «
Bien que ceci ne soit pas tout à fait exact – Varna, en Bulgarie, ressemble fort à un Benidorm bis – , la vie en Bulgarie est incroyablement bon marché par rapport aux normes occidentales. » Dans un petit village de campagne, on peut manger au restaurant, à quatre, pour 10 euros, indique Ronnie Marynissen, de l’agence Sunny Bulgaria. Au fur et à mesure que le tourisme se développe sur la côte, les villages de l’intérieur du pays se vident. Les belles fermes entourées de vergers périclitent, mais elles représentent souvent de belles occasions d’achat. On peut acquérir une ferme délabrée sur un terrain de 3 000 mètres carrés pour moins de 10 000 euros. Nous achetons ce type de bien avec l’aide d’un avocat local, nous le rénovons, nous nous chargeons des démarches administratives – ce qui n’est pas une sinécure en Bulgarie – et nous le revendons ensuite en Belgique pour un prix total de 90 000 euros. La campagne bulgare est semblable à la Toscane, mais sans les cyprès. «
Ceux qui achètent une seconde résidence en Bulgarie le font d’ailleurs davantage pour y passer des vacances que pour réaliser un investissement, estime Ronnie Marynissen. La Bulgarie a le vent en poupe. » Sur dix candidats que nous y emmenons en prospection, neuf achètent. Entre autres, des hommes d’affaires qui offrent ainsi à leurs clients un voyage avec séjour dans leur résidence secondaire. «
Ah ! Un dernier petit rappel : en principe, les habitants du royaume de Belgique doivent déclarer spontanément tous leurs biens immobiliers dans leur déclaration d’impôts, y compris leurs résidences à l’étranger.
(1) L’édition d’automne du Salon Second Place aura lieu du vendredi 26 au samedi 28 septembre au palais 3 de Brussels Expo. Infos : www.secondplace.be
Jan Jagers
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