L’échevine seule sait ce qu’est la culture par Kris Vanmarsenille, le 16 mars
La relation déjà troublée entre la N-VA et le secteur de la culture ne s’améliorera pas après l’intervention de l’échevine anversoise de la culture, Nabilla Ait Daoud (N-VA), au théâtre Arenberg. A l’occasion de sa rénovation, décision a été prise de remplacer quatre des douze peintures classiques de la cage d’escalier par des clichés du photographe anversois Mous Lamrabat. Sur deux d’entre eux figurent des femmes voilées. Le directeur de l’établissement voulait ainsi subtilement mettre en avant le caractère jeune et cosmopolite de son théâtre.
Luc Lemmens (N-VA), membre du conseil d’administra-tion des institutions culturelles anversoises, a estimé, lui, qu’il s’agissait là d’une rupture intolérable avec le cadre intérieur classique des lieux. Il va jusqu’à considérer ces photos comme une attaque «wokiste» à la culture flamande: des hommes blancs éjectés par des femmes de couleur. C’est son bon droit de penser ainsi mais que l’échevine de la culture les fasse ensuite enlever, au motif qu’elle ne peut tolérer que «le passé soit effacé», doit nous inquiéter. Le directeur a entre-temps démissionné, chose compréhensible.
Si l’échevine de la culture peut interdire des photos dans un hall, on peut à coup sûr affirmer qu’elle pourra prochainement décider de la programmation des représentations. C’est un péché capital dans une ville diverse comme Anvers.
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