LE BOUT du tunnel

Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Plombée par la révolution Internet, l’industrie musicale est toujours en pleine mutation. Mais trouve enfin de nouvelles raisons d’espérer…

L’année du tournant? Depuis plus de 10 ans, l’industrie du disque se débat pour ne pas sombrer. En 2011, elle semble relever la tête. Exemple: pour la première fois depuis 2004, le nombre d’albums vendus aux USA a augmenté. Les téléchargements légaux compensent désormais les pertes sur les ventes physiques, toujours en baisse, mais dans une proportion moins élevée (-3,6 % contre -18 à -20 % à chacune de ces 5 dernières années).  » Le music business meurt mais ne se rend pas « , saison 10, avec des rebondissements, de l’intrigue et surtout des nouveaux acteurs…

Episode 1: EMI, joyau de la couronne britannique, abritant les disques des Beatles, Coldplay, Gorillaz… passe à l' » ennemi « . Depuis des années, l’enseigne croulait sous les dettes. Le géant Universal reprend la main. Désormais, elles ne sont plus que 3 majors – Universal, Sony et Warner – à tenir les rênes de l’industrie.

Episode 2: Indie, mon ami! Devant Lady Gaga ou David Guetta, le blockbuster de l’année s’appelle Adele, signée sur l’indépendant XL Recordings. En janvier déjà, les Canadiens d’Arcade Fire, inconnus du grand public, remportaient le Grammy du meilleur album. Titre auquel peut prétendre cette année Bon Iver, nouvelle énigme pour les fans de Rihanna et Katy Perry. Morale de l’histoire: si la musique prête à consommer se pirate facilement, la valeur ajoutée qu’amènent certains artistes encourage encore l’acte d’achat.

Episode 3: Avec son magasin iTunes, Apple a démontré qu’il y avait encore de l’argent à se faire avec la musique. Du coup, la concurrence s’est intensifiée. Amazon passe des deals avec Lady Gaga, Facebook place ses billes et Google lance sa propre plateforme. Mais la plus grande révolution vient peut-être des nouveaux venus comme Spotify et Deezer. Le principe: pas d’achat mais bien un abonnement qui permet d’écouter en streaming autant de musique que l’on veut. Les consommateurs jubilent. Les artistes, maigrement rétribués, un peu moins…

Episode 4: La mort du CD pour 2012? Si la rumeur est peu crédible, elle n’en révèle pas moins une tendance. Certes, le support ne disparaîtra pas, mais devrait muter, l’acheteur n’ayant plus le choix qu’entre des CD en version discount et des formules de type coffret, édition limitée… Histoire d’alimenter un fétichisme que la hausse des ventes de vinyles (+40 % au Royaume-Uni) a d’ailleurs une nouvelle fois confirmé.

LAURENT HOEBRECHTS

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