L’art contemporain en mouvement

Michel Verlinden Journaliste

L’année 2011 écoulée, un constat s’impose: il n’est plus possible de créer seul dans son coin. Et un autre: les architectures nomades viennent au secours de la culture.

Si Hegel voyait le destin du monde comme une onde libératoire se perpétuant du centre vers la périphérie, il semblerait qu’il en va de même pour l’art contemporain. Longtemps pourvus d’£illères, les responsables des musées ont compris qu’il était grand temps de décoller le regard du nombril occidental. Un vaste mouvement de globalisation s’est emparé de la création contemporaine, bien décidé à n’épargner personne. Quand on y pense, le chemin parcouru est considérable: il a fallu attendre 1989 pour que le Centre Pompidou daigne mettre en scène des artistes non occidentaux à l’occasion des Magiciens de la terre, une exposition signée par Jean-Hubert Martin. Désormais, il en va autrement. De nouvelles biennales fleurissent aux 4 coins du monde et, de Magda Danysz à l’Ullens Center for Contemporary Art, on ne compte plus les acteurs privés qui se sont implantés en Chine pour ne pas manquer une miette de ce nouvel eldorado artistique. L’Inde non plus n’échappe pas à cette lame de fond. Plus significatif encore, tout se passe aujourd’hui comme si la moindre scène artistique locale se devait d’être exhibée au monde entier. L’exemple le plus frappant? My Winnipeg, exposition consacrée à la toute petite capitale du Manitoba – territoire isolé du reste du monde 6 mois par an en raison de la neige – par la Maison Rouge à Paris. La morale? Loin du feu des projecteurs, il existe des épicentres créatifs où le regard sur le monde n’est pas formaté… Jusqu’à quand?

Autre grosse tendance de 2011, la montée en puissance des structures nomades d’exposition. On se souvient de Mobile Art, la fameuse structure temporaire de 720 mètres carrés imaginée par Zaha Hadid pour Chanel qui s’est inventé un dialogue formel inédit en s’installant de façon définitive face à l’Institut du Monde Arabe de Jean Nouvel. Il faudra compter en 2011 avec une salle de concert mobile signée Anish Kapoor. Associé à l’architecte japonais Arata Isozaki, le plasticien indien a imaginé le projet Ark Nova afin de pouvoir proposer musique et performance dans les régions du nord du Japon dévastées par le séisme et le tsunami.

MICHEL VERLINDEN

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