Largesse d’esprit par Isolde Van den Eynde, le 5 avril

Un nombre significatif de musulmans pratiquants auront-ils fréquenté durant le ramadan le KVS (NDLR: Théâtre royal flamand de Bruxelles) et une vingtaine d’autres théâtres? (NDLR: à la suite de l’initiative de ces centres culturels bruxellois d’apposer un label «ramadan friendly» indiquant la présence de nudité, de musique ou de violence dans une représentation théâtrale) […]

Il fallait s’attendre à ce que la N-VA inscrive cette initiative dans le débat plus large sur le wokisme, ce nouvel ennemi dont le parti fait son beurre. Peu importe que ce paternalisme agace, on ne prive de rien le spectateur dans cette affaire. Il n’est en rien question d’une cancel culture. Pas encore, avertit Jan Jambon (NDLR: le ministre-président flamand N-VA juge problématique une ingérence religieuse dans la pratique artistique), car cette charte pourrait mener à l’autocensure. Allons donc, un artiste libre a horreur des diktats, qu’ils soient politiques ou religieux.

Les centres culturels tirent gloire de leur vertu là où Jambon combat le wokisme, mais dans quelle mesure les musulmans s’en soucient-ils vraiment? Si nous avions tort et eux raison, ce serait une lueur dans cette campagne de dénigrement: qu’une partie significative de musulmans pratiquants se rende dans des théâtres connus, y compris pendant le ramadan, signifierait une intégration bien plus réussie que nombre de personnes n’osent l’imaginer.