La Flandre à la merci d’inondations
La Cour des comptes épingle les autorités flamandes pour leur inertie à aménager de précieuses zones inondables. Treize ans après la prise de conscience, les actes tardent à suivre.
La Flandre abonde en zones dédiées à l’habitat ou à l’activité économique, là où l’urbanisation et l’eau font rarement bon ménage lorsque les éléments se déchaînent. Excellente raison pour veiller à disposer en suffisance, au sein de ces territoires soumis à une affectation en dur, de zones non encore développées capables de faire office d’éponge en cas de pluies diluviennes.
Le hic: ce type d’étendues à aménager en conséquence reste rare en Flandre. Pas que les autorités flamandes n’ont pas pris la mesure de la menace et de la nécessité de la maîtriser. Une stratégie a été mise au point, axée sur le principe «retenir-contenir-évacuer» l’eau par combinaison de mesures alliant protection, prévention et vigilance, et l’intention de parvenir d’ici à 2027, à un plan de gestion des bassins fluviaux digne de ce nom est affichée. Il est encore question de plans de réaffectation spatiale et de tests de perméabilité.
Pas de calendrier
Mais la Cour des comptes, qui vient de jeter un œil sur les efforts réellement accomplis, constate que ce qui est couché sur papier manque d’un réel début d’exécution. «Mi-2022, soit treize ans après les premières initiatives prises à cette fin, peu de réaffectations spatiales avaient été réalisées pour davantage de sécurité. La carte des tests de perméabilité ne tenait compte que des inondations dues aux rivières mais pas de celles dues à la mer ou à des précipitations intenses, ni du climat futur prévu.» Pas de calendrier assorti d’objectifs intermédiaires à court et moyen termes tandis que reste au point mort le dispositif d’indemnisation des propriétaires dont le terrain ne serait plus constructible en raison d’une nouvelle planification spatiale.
La Cour des comptes constate que ce qui est couché sur papier manque d’un réel début d’exécution.
De la matière à débattre prochainement au parlement flamand saisi de l’audit de la Cour, en compagnie de la ministre de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), qui souscrit à ces conclusions et recommandations tout en assurant que de nombreux efforts ont déjà été accomplis et que le défi figure désormais en tête de l’agenda politique.
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