Grâce à la marionnette, le sujet tabou de l’orgasme est abordé tout en poésie. © Leslie Artamonow

Jouir et le dire

Le Vif

Orgasmes est une pièce poétique du Canine collectif, portée par trois amies, diplômées de l’IAD en 2014. Coproduite par l’Ancre, à Charleroi, le Vilar, à Louvain-la-Neuve, et les Tanneurs, à Bruxelles, elle circule dans plusieurs centres culturels du Brabant wallon en mars. Histoire d’ancrer la jeune création dans d’autres territoires. De fédérer les publics de grandes et moins grandes salles. En parlant d’un sujet universel, tabou. Rencontre avec Caroline Taillet, membre du trio.

Quelle est la genèse du projet?

A la sortie de nos études, on a créé La Théorie du Y, pièce qu’on a ensuite proposée en série à la RTBF. On a beaucoup tourné. Un soir, à La Réunion, après le spectacle, autour d’un rhum, on papotait toutes les trois de l’orgasme. On s’est rendu compte qu’on n’en avait jamais parlé. Même amies, de milieux ouverts au dialogue, ça restait tabou.

Qu’avez-vous fait de ce constat?

On a tendu le micro à d’autres femmes, pour les interroger sur le sujet.

Uniquement des femmes?

Parler du plaisir féminin, en parler à des femmes, c’était suffisamment vaste pour s’y restreindre. Mais le spectacle s’adresse aussi aux hommes. On voulait interroger les femmes d’âges, de milieux, d’origines différents.

Comment cela se traduit-il au plateau?

On raconte une histoire. Nous sommes parties de la marionnette, qui permet la poésie. Une marionnette se masturbant sur scène, c’est différent d’une personne réelle. On est toutes les trois (NDLR: Caroline Taillet, Violette De Leu, Léone François) au plateau, manipulatrices des marionnettes. On se masque pour interpréter les témoignages. Tout se passe dans un bungalow de camping flamand qu’une grand-tante a légué à notre personnage principal. Un bungalow où le personnage retrouve son amour d’adolescence. Elle comprend qu’elle pensait connaître l’orgasme mais, en fait, non. C’est un conte, pour faire passer la parole.

Orgasmes, du 8 mars au 1er avril, en Brabant wallon. Aux Tanneurs, à Bruxelles, du 4 au 13 avril.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire