[EXTRAITS]

Metteur en scène

 » C’est le maître. Quoi que l’on pense de la puissance de l’auteur et de son texte, quoi que l’on dise de la liberté ultime de l’acteur, le metteur en scène, c’est celui qui fait et qui fait faire.  »

Philipe, Gérard (1922-1959)

 » Tant de comédiens, Francis Huster et bien d’autres, ont cherché et cherchent encore les traces de Gérard Philipe pour y placer leurs pas, s’imaginant sans doute aptes au rôle de Phénix. Comme une lumière, comme une étoile, il brille donc encore et guide ceux qui cherchent leur route. Mais s’ils ont parfois la même passion que lui, ils ne savent pas vivre comme lui, ni surtout mourir comme lui. Car on ne peut être Gérard Philipe et atteindre 40 ans, on ne peut avoir une telle gloire sans en payer la rançon, on ne peut avoir la beauté du Diable sans un jour lui apporter son âme.  »

Reza, Yasmina (née en 1959)

 » Yasmina Reza est le plus important des auteurs de langue française qui écrivent aujourd’hui. Pas tant par ses succès, colossaux dans de nombreux pays, mais pas systématiques en France, où il fallut même attendre plusieurs années pour que soit mise en scène Comment vous racontez la partie ; pas tant par sa langue, qui ne cherche aucun effet de style et goûte peu les formules : surtout par la puissance de sa dissection du contemporain et la netteté des viscères qu’elle en extrait pour les jeter sur le plateau.  »

Shakespeare, William (1564-1616)

 » Si le monde de Shakespeare est si vaste alors qu’il ne comprend que trente-sept pièces, c’est parce qu’elles-mêmes contiennent toute la vie : l’amour, la politique, le voyage, la mort, la guerre, la fête, le désert et la mer, l’isolement et la foule. Théâtre orphique où l’on explore la terre et les nuées, où l’on fouaille l’âme et le sang, le coeur et les tripes. Théâtre de dissection et de vivisection, de sublime et d’horreur, de confession et d’invasion, de crime et de beauté.  »

Trac

 » Car le trac n’est jamais beau, il n’est pas une fièvre exaltante, une flamboyante excitation, une folie volcanique. Le trac, c’est sale, c’est la trahison de mon intimité, c’est le défaut de ma cuirasse par lequel suintent un sang noir et une bile fétide. Le trac, c’est une vermine, c’est un cafard, il me ronge tandis que je cherche sans succès à l’attraper, à le maîtriser, à l’enfermer. Le trac, c’est un rat qui me dévore de l’intérieur, qui veut ma peau et, déjà, me dépèce ; un rat comme celui qu’Hamlet tue derrière le rideau ; un rat qui ne meurt qu’à la lumière. En scène. Vite !  »

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