Et si… tout le monde utilisait une gourde ?
Avec des » si « , on pourrait refaire le monde. Refaisons-le !
Elégante et cylindrique, elle nous coûte moins d’un euro. Elle nous hydrate tout au long de la journée, parfois en quelques minutes. Puis on l’écrase, on la jette. Dans la poubelle bleue de préférence. La bouteille en plastique fait partie de ces objets éphémères à usage unique. Abandonnée dans la nature, elle met environ quatre cents ans à se désintégrer. D’innombrables bouteilles en plastique quittent la terre ferme, direction les rivières, les fleuves, les mers et les océans… Pour élargir encore un peu plus le septième continent : un monstre marin de 3,5 millions de kilomètres carrés, en plein océan Pacifique, constitué de déchets en tout genre. Une pollution considérable sans compter l’impact écologique de la production et de l’acheminement des bouteilles vers les consommateurs.
Pour s’attaquer à ce fléau, rien de tel qu’une invention venue tout droit de la préhistoire : la gourde. L’idée de pouvoir réutiliser un récipient pour y stocker n’importe quel liquide existe en effet depuis des millénaires. L’homme de Cro-Magnon se servait d’une outre, sorte de sac confectionné à base de peau d’animal. Tandis que les Romains ont inventé l’amphore, la cousine de la jarre. Ingénieux, nos ancêtres, non ?
En 2019, les gourdes sont plus que jamais à la mode pour leur aspect écologique et économique. Des personnalités, comme Roméo Elvis, s’emparent du phénomène. Le rappeur belge sensibilise sa communauté, notamment à travers une pétition lancée en janvier dernier – signée par plus de 30 000 personnes – visant à interdire les bouteilles en plastique dans les écoles publiques et à installer des points d’eau pour les élèves. Mais ce n’est pas tout. L’artiste commercialise des gourdes arborant des crocodiles, son animal fétiche. A chaque vente, un euro est reversé à l’association The Ocean Cleanup.
Et si les plus de sept milliards d’âmes sur la Terre utilisaient une gourde ? 89 milliards de bouteilles d’eau en plastique ne seraient plus produites et vendues chaque année. Les cours d’eau européens – et les animaux aquatiques par la même occasion – seraient débarrassés des bouteilles en plastique (principalement des boissons mais aussi des produits de toilette et ménagers) qui représentent 14 % des déchets plastiques retrouvés annuellement, selon les chiffres d’une étude d’avril 2019 des ONG Earthwatch Europe et Plastic Oceans UK. D’après le même rapport, l’utilisation d’une bouteille d’eau réutilisable par toute la population du Royaume-Uni permettrait d’éviter le déversement de 6 741 tonnes de plastique dans l’environnement chaque année. Même si cette estimation concerne le Royaume-Uni et n’est pas transposable aux autres pays, appliquons-la à l’échelle mondiale, juste pour rêver un peu. Ce sont environ 780 000 tonnes de plastique qui ne s’égareraient plus dans la nature chaque année.
Evidemment, l’eau du robinet, même filtrée, n’est pas la tasse de thé de tout le monde. Une alternative au plastique existe tout de même, aussi bien pour l’eau que les sodas : les bouteilles en verre consignées. Quand on cherche une solution, on la trouve.
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