Ecoconstruction toute (ou presque) !
Au niveau provincial, Namur axe son développement économique sur plusieurs filières parmi lesquelles on retrouve, en tête de gondole, l’écoconstruction. Le Bureau économique provincial, qui vient d’inaugurer son centre de tri, est le catalyseur de cette dynamique.
Sur la route de Charleroi, en provenance de Namur-centre : une bifurcation, sur la droite, mène à un terrain aéré où bâtiments industriels et administratifs sentent encore le neuf. On est à Floreffe, et Renaud Degueldre, directeur général du Bep (Bureau économique de la Province de Namur), est en pleins préparatifs : le Site intégré de gestion des déchets ménagers (SIDG) est sur le point d’être inauguré officiellement (voir encadré). Un gros enjeu pour le bureau, mais un enjeu parmi d’autres : l’activité économique de la province, et singulièrement du grand Namur, méritait qu’on y jette un £il. Pour parler perspectives.
Des perspectives qui s’inscrivent dans un contexte forcément politique, puisque l’on réfléchit aux conséquences des négociations fédérales. Mais aussi dans un contexte économique où la Wallonie peut bénéficier, par rapport à ses régions s£urs, d’un avantage intéressant : l’espace. Sauf que 85 % de la trentaine de parcs d’activité de la province de Namur sont occupés. Il va clairement falloir en créer d’autres pour soutenir la demande et le développement local. Le parc d’affaires de 15 hectares à Bouge, par exemple, fait partie de ces projets en voie de réalisation. » On est en phase de décision du côté de la Région wallonne « , indique Renaud Degueldre, qui fait le point sur la stratégie économique d’une région bien moins industrialisée que sa voisine carolorégienne, mais axée sur d’autres priorités. Comme l’éco-construction.
» C’est une filière clé sur laquelle on veut miser. Normal : il faut une cohérence avec le tissu socio-économique de la région, où l’on retrouve beaucoup d’entreprises de construction, mais également avec l’action de la ville en matière de développement durable et avec la présence, sur notre sol, de véritables experts de la question « , lance Renaud Degueldre. Le directeur du Bep fait ici référence à la présence alentour des deux clusters wallons (Cap 2020 et Eco-construction) par excellence en matière d’écoconstruction. Les projets Ecolys (à Rhisnes, 45 hectares d’éco-zoning de développement pour l’éco-construction) et Crealys (à Gembloux, où un incubateur passif va être mis sur pied) font clairement partie de cette stratégie.
Profiter des universités
Stratégie qui s’axe également sur la compétence des deux centres universitaires que compte la province : Namur, évidemment, où les forces vives en matière de technologies de l’information et de la communication ont mené à la création de l’Infopôle, devenu entre-temps un cluster TIC en Région wallonne. Mais également Gembloux où, en collaboration avec les célèbres facultés d’agronomie, une plate-forme scientifique devrait être créée au même titre qu’un incubateur d’entreprises, qui pourrait lui être implanté à Sambreville, » plus près du pôle biotech » que l’on retrouve davantage du côté de Charleroi.
Cluster, biotech, incubateur, éco-construction : on en oublierait presque que le Namurois est aussi une douce zone de pâturages, de petits villages bucoliques et de paysages hautement appréciables pour qui veut y goûter. Changement radical de cap donc pour ce nouvel enjeu avancé par le Bep : le tourisme, et plus particulièrement le tourisme de relaxation. Namur, on l’a déjà dit par ailleurs, manque probablement, intra-muros, d’avantages comparatifs par rapport aux autres grandes villes du royaume, mais son arrière-pays a certainement de quoi séduire les touristes en manque de sensations… calmes. » Notre stratégie en la matière s’est déjà matérialisée par la rénovation des c£urs de village et par la thématisation de l’hébergement, entre gîtes nature, pêche, chasse, culture, etc. Nous considérons, à ce titre, que le territoire même de la province est son atout majeur, et que les touristes viendront ici pour rechercher de la détente « , conclut Renaud Degueldre.
GUY VERSTAETEN
» La Wallonie possède un avantage intéressant : l’espace «
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