Des militantes zambiennes en garde à vue
En Zambie, trois activistes de l’ONG écoféministe Sistah Sistah ont été arrêtées, début mars, à la suite d’un rassemblement contre les violences sexistes. Les organisatrices ont été critiquées de manière acerbe par les médias zambiens car des drapeaux arc-en-ciel ont été aperçus dans la foule de manifestantes. L’ONG a été accusée d’encourager l’homosexualité. En Zambie, les relations homosexuelles sont passibles d’une peine d’emprisonnement allant de quinze ans à la perpétuité. Des membres du collectif ont été accusées d’avoir donné de fausses informations à la police et d’avoir organisé un rassemblement illégal. D’après elles, la manifestation était autorisée et escortée par des policiers. La Fondation Sistah Sistah a réagi par un communiqué officiel, niant tout lien avec un quelconque lobby LGBTQIA+: «Les médias, les blogs et les personnalités ont présenté la marche sous un angle différent […] au détriment de la cause de la marche, qui visait à sensibiliser aux violences sexuelles et sexistes et à toutes les victimes de cette forme de violence.» Les activistes ont été libérées sous caution et attendent leur audience au tribunal. Sistah Sistah a communiqué qu’elle n’arrêterait pas de défendre toutes les femmes et les filles zambiennes. Les statistiques policières montrent que 20 540 cas de violences sexistes ont été signalés dans tout le pays en 2021, dont moins de 5% ont mené à une condamnation.
(Z.L. st.)
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