Début d’ébullition à Fourons
Le paysage politique de l’ex-commune la plus turbulente de Belgique pourrait s’enrichir d’une liste… bilingue au scrutin communal de 2024. Nervosité dans la majorité flamande.
Le projet n’est pas encore mis à exécution mais l’intention y est, clairement affichée par cinq néerlandophones et un francophone. Pour peu que les habitants des Fourons en expriment l’envie, une liste Alternatief/Alternative Fouronnaise – tout un programme – pourrait se mêler au scrutin communal d’octobre 2024. Ni wallonne ni flamande mais bilingue: ce serait là une vraie rupture avec les usages en vigueur dans la commune limbourgeoise détachée en 1962 de la province de Liège – pour ce motif longtemps l’entité la plus turbulente du royaume – et que se disputent toujours mais pacifiquement deux camps politiques bien marqués: Voerbelangen, côté flamand, et Retour à Liège reconverti en Retour aux Libertés ou R@L (Respect Avenir Libertés) sous son appellation électorale, côté wallon.
Pas question de rallumer la question linguistico-communautaire à Fourons, assurent les promoteurs du nouveau mouvement.
Pas question de rallumer la question linguistico-communautaire à Fourons, assurent les promoteurs du nouveau mouvement, surtout actifs dans le tourisme local, qui ambitionnent de rendre la gestion des six villages fouronnais plus participative. C’est pourtant déjà le rapport de force politique actuel au sein du conseil communal qui s’en trouve chahuté puisque figurent parmi les six fondateurs de l’Alternative fouronnaise, un désormais ex-membre élu de la majorité Voerbelangen et un ancien conseiller communal de la liste Retour aux Libertés et affilié à DéFI.
Courroux N-VA
Ambiance et nervosité, surtout palpable du côté flamand où cette irruption sur la scène électorale fouronnaise pourrait faire perdre des plumes à la courte majorité que détient Voerbelangen, alors que le vote aux communales de 2024 ne sera plus obligatoire en Flandre.
Zuhal Demir, ministre et figure de proue de la N-VA en terre limbourgeoise, ne s’y trompe pas en confiant au quotidien Het Belang van Limburg tout le courroux que lui inspire un projet qui vaut à deux de ses initiateurs le retrait de leur carte d’adhérent à la N-VA: «Les Flamands se sont battus pour Fourons. Nous n’allons tout de même pas laisser la gestion flamande des Fourons minée par un petit groupe de mécontents?»
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