De l’utilité des leçons de la crise pétrolière
En 1973, les dimanches sans voiture ont fortement marqué ceux qui les ont vécus. Cette mesure a fait comprendre à la population combien la crise énergétique d’alors était grave. […] Il est frappant de constater que les gouvernements réagissent très différemment en 2022. Ils se creusent les méninges pour trouver comment faire baisser les prix. Les experts en énergie n’y croient pourtant guère: ces mesures ne peuvent être rapidement mises en œuvre, ont des effets secondaires indésirables ou se limitent à un transfert d’argent d’une poche à l’autre. […]
Cette stratégie est en outre dangereuse pour les gouvernements. Car le prix politique à payer pour les déceptions et les attentes non satisfaites est élevé. A cet égard, l’expérience de 1973 est instructive. A l’époque, le message était double: la crise a été provoquée par un facteur externe contre lequel on ne peut pas grand-chose et la meilleure façon de s’en prémunir est d’utiliser l’énergie avec parcimonie.
Jusqu’à présent, les gouvernements n’ont guère bougé sur le second point. […] Il n’est, certes, pas si facile de réduire la consommation de gaz. […] Un salon accueillant fait partie du confort de base. […] Mais on peut chauffer moins de pièces et prendre moins de douches. […] La consommation d’électricité peut aussi être réduite, notamment en matière d’éclairage public. Les chauffages de terrasse et les patinoires sont-ils vraiment nécessaires? Ces mesures ne réduiront pas le prix du kilowattheure. Mais ils peuvent créer un sentiment d’urgence qui incitera les gens à être eux-mêmes plus économes. Comme l’ont fait les dimanches sans voiture dans les années 1970.
Le titre est de la rédaction
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