Créer une société : le pour et le contre
Certains indépendants créent une société pour exercer leur activité, d’autres préfèrent garder le statut d’indépendant personne physique. Dans quels cas est-il réellement avan-tageux de se mettre en société ?
Il peut être judicieux pour un commerçant ou le titulaire d’une profession libérale d’exercer son activité sous la forme d’une société et ce, pour différentes raisons. Fiscales, tout d’abord. Même s’il est difficile d’avancer un chiffre précis, » on estime en général qu’il est intéressant de constituer une société à partir du moment où on gagne plus de 25 000 euros de revenus imposables par an « , souligne Olivier Kahn, expert-comptable, conseiller fiscal et conseiller au sein de la Chambre de commerce et d’industrie. Cette limite peut néanmoins varier légèrement en fonction de chaque cas d’espèce et notamment de la situation familiale du principal intéressé.
Mieux protégé
Créer une société a aussi un intérêt juridique. Une telle structure offre en effet une meilleure protection. Elle permet notamment de bien dissocier le patrimoine de la société de celui de son dirigeant. Si l’entreprise rencontre des difficultés, les biens propres du dirigeant ne devraient dès lors, en principe, pas être affectés.
Il est donc d’autant plus intéressant de créer une structure juridique solide que l’activité exercée présente des risques. » Une activité sera considérée comme à risque si elle exige des investissements importants, par exemple s’il faut emprunter 100 000 euros pour aménager le commerce, ou si la clientèle est volatile. Un commerçant qui, selon les jours, a entre 0 et 50 clients ne sera pas exposé de la même manière qu’un médecin ou un expert-comptable qui a en principe une clientèle plus fidèle et plus régulière « , continue Olivier Kahn. Mais si une société protège mieux ses dirigeants des déboires, il faut évidemment que ceux-ci n’affaiblissent pas leur situation. Nombreux sont en effet ceux qui acceptent de garantir un crédit souscrit par leur société avec leur bien propre (en se portant caution ou en concédant une hypothèque sur leur maison par exemple). Résultat : si l’entreprise fait face à des difficultés de paiement, les créanciers éconduits pourront se rémunérer sur les biens du dirigeant et l’existence ou non de la société n’y changera rien.
Un coût élevé
Si la constitution d’une société présente des avantages, elle comporte aussi des inconvénients. Notamment son coût. Pour sa simple création, il faudra débourser entre 2 500 et 3 000 euros, un montant qui comprend, entre autres, les frais de notaire et la rédaction de statuts. Les frais de gestion seront en outre plus importants et les formalités à accomplir, plus lourdes.
Pour donner naissance à une société, il faut également disposer d’un capital de départ. Il est de 12 400 euros pour une SPRLu (une SPRL composée d’un seul dirigeant), et de 6 200 euros pour une SPRL composée de plusieurs dirigeants. Dans ce dernier cas, les créateurs doivent également s’engager à apporter, à un moment donné de la vie de l’entreprise, au moins 18 550 euros (les 6 200 euros compris).
Enfin, un dernier conseil : pas de précipitation ! Il est en effet possible de créer une société à tout moment. Rien n’empêche dès lors de commencer » petit « , en personne physique, et, une fois que l’affaire marche bien, que le capital de départ pour la création d’une société est réuni et que les risques deviennent plus importants, de créer sa société.
G.V.
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