Capote ou toit repliable ?

Le cabriolet perd du terrain face au coupé cabriolet, qui combine les avantages des deux formules. Mercedes a lancé le mouvement, Peugeot a confirmé la tendance.

Les puristes préfèrent la capote de toile, que l’on déploie manuellement. Ses avantages sont indéniables : elle est légère et peu coûteuse ; repliée, elle prend peu de place ; son mécanisme (électrique ou hydraulique) est simple. Mais, à l’inverse, un toit métallique repliable résiste aux intempéries et permet de rouler en toutes saisons : le coupé en hiver, le cabriolet l’été. On bénéficie en fait de deux voitures pour le prix d’une. En trente secondes à peine, l’élégant coupé se transforme en joli cabriolet, et réciproquement. L’opération s’effectue le plus souvent en roulant, jusqu’à 30 km/h – seule la Volvo C70 n’offre pas cette option pour des raisons de sécurité.

Ce système, ingénieux, de hardtop repliable a été inventé par Peugeot dès les années 1930, avec la 401 Eclipse. Trois quarts de siècle plus tard, une nouvelle version permet à la Peugeot 206 de caracoler en tête des ventes en Belgique. Voici peu, un successeur confirme son succès : sur la Peugeot 207, le fabricant français a éliminé les rares défauts du modèle précédent. Celle-ci s’est en effet imposée par son élégance, sa sportivité, sa qualité de finition et par son choix de motorisation. Depuis de nombreuses années, Peugeot construit de remarquables moteurs diesel. Aujourd’hui, en collaboration avec BMW, la firme de Sochaux a lancé deux excellents moteurs à essence, qui confèrent à la nouvelle 207 de sérieux atouts pour se maintenir en haut du palmarès.

Un dynamisme nécessaire. Car le temps où Peugeot et son confrère Renault se partageaient le gâteau est révolu. Récemment, tant en Europe qu’en Asie, les concurrents ont élargi leur gamme pour répondre aux désirs des acheteurs. Mais aussi pour se donner une image branchée.

De plus en plus, les acheteurs fonctionnent en effet au coup de c£ur. Or le cabriolet entraîne l’émotion. Exemple : les vedettes de cinéma s’affichent souvent au volant d’une décapotable. La star comme la bagnole demeurent des icônes de succès, de richesse et d’élégance.

Cette analyse reste exacte pour la plupart des cabriolets à capote textile. L’Alfa Romeo Spider, la Jaguar XK cabrio et la Saab 9-3 cabrio mériteraient une place d’honneur au musée de l’automobile. Ce n’est pas le cas pour tous les cabriolets à toit métallique. Les premiers modèles avaient  » un gros cul « , pour y loger les deux panneaux du toit volumineux. Ainsi les Daihatsu Copen, Lexus SC 430, Mitsubishi Colt CZC, Nissan Micra CC, Peugeot 3O7 CC ou Renault Mégane CC : dès qu’elles sont coiffées de leur toit, elles perdent toute grâce. Les stylistes ont donc dû revoir leur copie. Affinant leurs crayons, ils ont soudain dessiné des  » cabrios  » très esthétiques : Volvo C70, BMW 3 cabrio, Ford Focus CC, Opel Astra Twin Top, VW Eos.

Quel est dès lors le  » cabriolet maître achat  » ? Auto, Motor und Sport a publié un test comparatif qui, de justesse, accorde la première place à l’Astra Twin Top. La VW Eos était hors jeu vu son prix et les frais d’entretien.

Ces tests ont confirmé par ailleurs que si le coupé cabriolet est désormais une voiture toutes saisons, son toit métallique réduit de moitié, voire davantage, le coffre. Ensuite, assis sur la banquette arrière, les passagers subissent les courants d’air. Ils empêchent aussi le déploiement du paravent ; le conducteur prend donc aussi sa part de vent ! Puis le poids plus élevé d’un toit repliable augmente quelque peu la consommation. Enfin le coupé cabriolet est moins aérodynamique. Un cabriolet s’accommode en effet mieux d’un diesel souple que d’un moteur à essence puissant. De même, on pourrait lui recommander une boîte automatique, qui libère le conducteur des éternels changements de rapport. Avec de telles options, la conduite  » décapotée  » est un vrai bonheur. Mercedes va plus loin sur le plan du confort : la SLK est équipée d’un courant d’air chaud à hauteur de nuque. Madame pourra se passer de son foulard de croisière, même si on perd un peu de cette image d’élégance, de jeunesse et de sport que confère le morceau de tissu…

U. V.