Bientôt la fin du purgatoire au ciné Athéna ?

Caroline Dunski Journaliste

D’ici à un an, le défunt cinéma Athéna devrait enfin connaître une seconde vie sous la houlette du centre culturel. Près de 10 ans après sa fermeture. Quatre partenaires potentiels se positionnent déjà pour en assurer la gestion ou la programmation.

Le 31 décembre 2003, après 19 ans d’activités, le gestionnaire du cinéma Athéna met la clé sous le paillasson. La concurrence du complexe cinématographique brainois, à moins de 15 minutes de Nivelles, la nécessité d’une mise en conformité du bâtiment en termes de sécurité et d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et la faible rentabilité des lieux ont eu raison du cinéma du centre-ville. Pendant près de 10 ans, rue de Soignies, à quelques mètres de la Grand-Place, les Nivellois longeront un bâtiment tristement abandonné, aux vitrines sombres laissant voir d’obsolètes affiches.

Aujourd’hui, la fin du tunnel semble relativement proche et un nouveau projet cinématographique se dessine, avec une programmation mêlant cinéma grand public, films d’art et d’essai et animations scolaires, dans deux salles de 100 et 180 places. Mais l’Athéna est un dossier passionnel qui a connu bien des péripéties et continue de titiller le landerneau.

Dès 2005, des passionnés se mobilisent et créent l’ASBL Le Paradis avec l’idée d’en faire un cinéma d’art et d’essai dans un mouvement de  » résistance culturelle  » face au cinéma proposé par les grands complexes. On y trouve essentiellement de simples citoyens, mais aussi divers acteurs culturels nivellois et des professionnels du cinéma. Fin 2005, la province du Brabant wallon se laisse convaincre d’acheter le bâtiment pour 350 000 euros et Le Paradis obtient divers subsides pour acheter l’équipement nécessaire.

Prise par la Province en août 2007, la décision de céder le bien à la Ville par bail emphytéotique de 66 ans n’est rendue effective qu’en mars 2009. La Ville devient alors l’acteur essentiel de la restauration du cinéma. De décembre 2007 à janvier 2008, différentes expertises sont réalisées pour déterminer le coût des travaux. La piste de leur financement par la Communauté française à concurrence de 200 000 euros tombe à l’eau et, fin 2010, la Ville décide d’inscrire au budget communal la somme nécessaire aux travaux, soit 700 000 euros, et nomme un architecte. En août dernier, le fonctionnaire délégué de la Région wallonne confirme le permis d’urbanisme pour le réaménagement du cinéma.

Un cinéma pour tous les Nivellois

La Ville lance également un appel à projets, mais estime, fin avril 2012, que les deux projets soumis au comité de sélection, dont celui du Paradis, sont trop orientés art et essai.  » Cela aurait été une folie pour une petite ville comme Nivelles, parce que cela exige énormément de subventions. Or la Ville insiste pour qu’il y ait un mode de gestion et de financement viable qui ne dépende pas d’importants subsides communaux « , explique l’échevine Evelyne Vanpée (CDH). Elle précise que 10 à 15 % d’art et essai  » est une proportion raisonnable dans la programmation  » et que le reste devrait proposer  » un cinéma commercial et grand public de qualité, comme le souhaite une majorité des gens « .

 » Les spécialistes présents dans le comité de sélection, poursuit l’échevine, nous ont très nettement suggéré de nous orienter vers une gestion partielle ou totale par le centre culturel qui pourrait être soutenu par le Centre du cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour l’achat de projecteurs numériques. Une gestion par le centre culturel est la meilleure garantie de pluralisme. Il pourra établir des partenariats avec le tissu associatif nivellois, dont l’ASBL le Paradis.  » Le centre culturel a déjà signé un accord avec l’hôpital voisin permettant à son public – donc à celui du futur cinéma – d’utiliser en soirée le parking de l’hôpital situé à 150 mètres.

Une petite année sera nécessaire pour réaliser les travaux, ce qui laisse du temps pour peaufiner l’organisation concrète en termes de gestion et de programmation. En attendant, quatre propositions de partenariat avec le centre culturel sont déjà arrivées à Nivelles.

CAROLINE DUNSKI

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