B4C Changer l’image de l’entrepreneur carolo

Guy Verstraeten Journaliste télé

Depuis 2007, le club d’affaires Business for Charleroi (B4C) tente d’apporter sa pierre à l’édifice du renouveau carolo. En prônant une ville différente.

Un grand garage Peugeot, le long de la route de Philippeville. Avec une nuée de mécanos qui s’activent. C’est là, dans cette entreprise employant 45 personnes, que l’on rencontre Simon Bullman. Patron des lieux, ainsi que d’un trio d’autres garages, l’homme est également à la tête d’une organisation un peu particulière, le B4C (pour Business for Charleroi), dont il fut, avec Carl Mestdagh notamment, l’un des instigateurs. Au lendemain de cette rencontre, le groupe accueillait une conférence d’Herman De Croo, histoire probablement d’y voir un peu plus clair sur les perspectives nationales dans lesquelles s’inscrit l’envie de renouveau carolo. Actif de Fleurus à Thuin, le B4C s’affiche comme un club d’affaires où les décideurs de la région peuvent réfléchir au devenir local, à la transformation d’une image largement écornée par les affaires successives et par la mauvaise réputation générale de la ville. L’objectif ? Une influence politique au sens premier, celle qui touche à l’avenir de la cité. Via des conférences, des débats formels et informels tenus un peu partout, du sponsoring (en fonds propres) d’événements dans lesquels le club croit.  » Nous avons par exemple soutenu le projet culturel 1911-2011, tout comme on a pu soutenir l’Astrid Bowl. Mais notre vocation n’est pas celle d’un sponsor classique et éternel. Ce que nous souhaitons, c’est être un véritable acteur du redéploiement économique de Charleroi « , lance Simon Bullman.

 » On devrait être 300 « 

Créé à l’automne 2007, l’association aurait-elle pu voir le jour plus tôt, dans le contexte politique qui était, au milieu de la décennie précédente, celui de Charleroi ? Rien n’est moins sûr.  » Pas mal de gens y avaient pensé. Peu l’avaient fait. On a eu l’occasion de remplir un espace vacant « , confirme Simon Bullman. Pour lui, une ville comme Charleroi aurait largement pu bénéficier d’un tel cercle d’affaires bien avant 2007. Avec ses 160 membres actuels, B4C n’est d’ailleurs très certainement qu’en phase ascendante.  » C’est insuffisant. On devrait être à 300 « , poursuit le patron de PME. Le passé carolo et son ancrage industriel expliquent peut-être pourquoi la notion d’entrepreneuriat ne s’est pas développée dans une région où quelques puissants patrons régnaient historiquement sur une armée d’ouvriers. Aujourd’hui, les PME représentent 95 % du tissu économique local.  » Les entreprises, à Charleroi, sont traditionnellement peu valorisées et peu connues. Il faut encourager les entrepreneurs à nous rejoindre. « 

Si, à l’origine, le club avait une forte résonance footballistique, le B4C s’est complètement détaché du Sporting de Charleroi.  » On ne tient plus à lier notre image à celle de la famille Bayat [NDLR : la famille propriétaire du club]. Circonscrire son attachement à un club unique était réducteur. Récemment, nous avons invité 200 entreprises pour un match d’Euroleague des Spirous, en basket. On veut s’ouvrir à d’autres clubs pour nos activités, histoire de renforcer les interactions entre les uns et les autres, tout en changeant l’image de l’entrepreneur carolo « , lance encore celui qui se dit  » choqué  » d’entendre le président du Cercle de Wallonie, Laurent Minguet, parler de  » balkanisation des cercles et autres clubs en Région wallonne « . D’après Simon Bullman, les clubs plus locaux auraient tout intérêt à se recentrer, histoire de permettre à leurs membres de mieux se connaître avant d’aller débattre à l’échelle wallonne. Ce serait un premier pas.

GUY VERSTRAETEN

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