Cinq mois au Groenland, entre sport et mesures scientifiques: Gilles Denis et Nathan Goffart, pour être plus que de simples explorateurs
Le 15 avril, Gilles et Nathan partiront au Groenland pour une expédition exceptionnelle. Un défi physique pour les deux belges, qui effectueront un triathlon combinant escalade, kayak de mer et ski. Le tout avec une dimension scientifique et environnementale particulière.
Cinq mois. Cinq mois de neige, de montagnes et de froid. Cinq mois de découvertes, de sport et de mesures scientifiques. Cinq mois au Groenland, pour Gilles Denis et Nathan Goffart. « Ce que nous allons faire est une première mondiale ! » Soit la combinaison d’un défi sportif (enchaîner 600 km de ski, 1000 km de kayak de mer et 1 km vertical d’escalade sans assistance) et environnemental (documenter le réchauffement climatique).
Le 15 avril prochain, les deux amis s’envoleront pour ce territoire autonome danois afin d’y concrétiser ce projet qu’ils ont baptisé « Nanok Expédition », après s’être entraînés durant quatre ans.
L’amour du Grand Nord
L’idée est née après une rencontre à la salle d’escalade, en 2018. Gilles, physicien devenu guide touristique, était déjà parti cinq fois au Groenland. « Ma passion du Grand Nord m’est venue dès l’âge de 18 ans, grâce à un voyage assez exceptionnel en Alaska et dans l’Ouest canadien. J’avais fait des rencontres incroyables, des vieux trappeurs notamment qui m’ont fait découvrir leur monde. » Depuis, le guide n’avait qu’un objectif : devenir explorateur. Nathan, quant à lui, est un adepte du football et un addict de l’escalade. Une passion pour le sport doublée d’un attrait pour le voyage, l’expédition et la nature.
Mais au-delà de l’exploit physique, les deux explorateurs prendront également des mesures topographiques, prélèveront des échantillons de neige et de microplastiques, et mesureront les densités et profondeurs de la neige le long du cercle polaire arctique. Les résultats de ces expériences faites sur place permettront notamment de mieux calibrer les modèles d’élévation de la calotte glaciaire, d’étudier l’impact du dépôt de poussières sur la croissance d’algues qui noircissent et entrainent donc sa fonte accélérée, ou encore de mieux comprendre l’équilibre des masses de glace au Groenland.
« Nous voyageons beaucoup, mais il faut avouer que les endroits que nous aimons visiter, à terme, se font détruire. Gilles, qui avait fait une thèse à l’Observatoire royal de Belgique, a recontacté son maitre de stage, qui a trouvé le projet formidable et qui avait une super idée au niveau de l’aspect scientifique », explique Nathan. Les aventuriers collaborent avec plusieurs centres de recherche : l’Observatoire royal de Belgique, l’ULB, l’ULiège et le Geus au Danemark.
« On s’est dit que si on peut, grâce à des relevés d’échantillons et les expériences que l’on va faire sur le terrain, aider les scientifiques à améliorer leurs tableaux, ce serait génial. Si les scientifiques faisaient ce qu’on va faire, le coût environnemental et financier d’une telle opération serait phénoménal, ce qui ne sera pas le cas ici », explique Gilles Denis.
Leur expédition donnera lieu à un documentaire de 52 minutes, réalisé par la société Sioux Productions; rendu possible par un crowdfunding et qui devrait être diffusé sur la RTBF. Une manière de répondre à cette question: qu’est-ce qu’être explorateur aujourd’hui, quand il n’y a plus de terres à découvrir mais une planète à préserver ?
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