Yoon Suk Yeol
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Yoon Suk Yeol arrêté, la Corée du Sud peut-elle retrouver la paix?

Après avoir nié les appels du Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires durant de longues semaines, le président déchu Yoon Suk Yeol s’est rendu aux enquêteurs. L’homme refuse toujours de parler, mais peut-on voir dans ce geste un signe d’apaisement dans une Corée du Sud en pleine crise?

Le feuilleton sud-coréen se poursuit… pour bientôt prendre fin? Après une première tentative ratée d’arrêter Yoon Suk Yeol, le 3 janvier dernier, les enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) et la police se sont une nouvelle fois rendus au domicile du président déchu pour l’arrêter. Et cette fois, ils y sont parvenus, ont-ils indiqué, ce mercredi. C’est la première fois que cela se produit au pays du Matin calme.

Cette affaire rocambolesque a débuté le 3 décembre 2024. Le président Yoon Suk Yeol avait alors tenté d’imposer la loi martiale avant de faire marche arrière quelques heures plus tard. Il avait justifié cette mesure par la nécessité, selon lui, de protéger le pays des «forces communistes nord-coréennes» et d’éliminer «les éléments hostiles à l’Etat». Mais le Parlement sud-coréen ne l’a pas entendu de cette oreille. Le 14 décembre, celui-ci a en effet adopté une motion de destitution contre M. Yoon. Il est aujourd’hui suspendu en attendant que la Cour constitutionnelle valide ou non sa destitution.

Les présidents par intérim se succèdent

Démis de ses fonctions, le siège de président de la Corée du Sud est revenu à son Premier ministre, Han Duck-soo, qui a tenu le rôle de président par intérim à partir du 14 décembre. Jusqu’à ce qu’il soit à son tour suspendu, le 27 décembre, après avoir refusé de promulguer deux lois portant sur la nomination de procureurs qui auraient été chargés d’enquêter sur Yoon Suk Yeol et son épouse, Kim Keon-hee. Mais aussi pour avoir refusé de nommer trois candidats pour des sièges laissés vacants au sein de la Cour constitutionnelle, laquelle devra valider ou invalider la destitution du président conservateur.

Ecarté du pouvoir, c’est son propre Premier ministre par intérim, Choi Sang-mok, qui a pris la suite, tout en gardant ses fonctions de PM, le 28 décembre dernier.

Le président déchu Yoon Suk Yeol a été arrêté ce mercredi 15 janvier et placé en détention par le CIO. © Getty Images

Risque de mort pour rébellion

Suite à cette tentative ratée d’imposer la loi martiale, une enquête pour «rébellion» a été ouverte contre Yoon Suk Yeol. Ce qui a mené à son arrestation. S’il est reconnu coupable, l’ex-procureur star de 64 ans risque la peine de mort.

Celui qui se considère toujours comme le chef d’Etat légitime de la Corée du Sud avait jusqu’alors refusé toutes les invitations à s’expliquer, niant purement et simplement les interrogatoires. Jusqu’à ce 15 janvier. M. Yoon a fait savoir, dans un message vidéo, qu’il avait «décidé de se présenter personnellement au bureau d’enquête sur la corruption», et ce, «pour éviter toute effusion de sang malheureuse». Celui-ci a toutefois décidé d’exercer «son droit de garder le silence», a fait savoir le CIO.

Le président suspendu sera maintenu en garde à vue durant 48 heures. Les enquêteurs devront demander un nouveau mandat d’arrêt pour éventuellement prolonger sa détention. Il reste à savoir si les tensions vont enfin s’apaiser pour la Corée du Sud, que bon nombre de pays semblent éviter depuis qu’a éclaté le scandale.

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