Washington et Israël « déterminés » à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve dimanche en Israël pour une rencontre « historique », dans le désert du Néguev, avec ses homologues des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu, dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Arrivé samedi soir à Tel Aviv, M. Blinken doit se réunir dimanche après-midi avec ses homologues d’Israël, des Emirats arabes unis, du Maroc, du Bahreïn et d’Egypte à Sde Boker, dans le sud d’Israël. La rencontre a été qualifiée d' »historique » par le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid.
Les Emirats ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre d’une série d’accords négociés par les Etats-Unis, connus sous le nom « d’accords d’Abraham ». Bahreïn et le Maroc leur ont emboîté le pas.Ces accords ont rompu avec des décennies de consensus arabe conditionnant l’établissement de relations avec Israël avec la résolution de la question palestinienne.
Parti samedi de Pologne, où il accompagnait le président américain Joe Biden, M. Blinken restera jusqu’à lundi en Israël où il doit rencontrer le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Il doit aussi se rendre à Ramallah pour un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Les Palestiniens s’inquiètent d’être laissés de côté dans l’effort soutenu par les Etats-Unis pour renforcer les liens entre des pays arabes et Israël. Le soutien américain avait été largement réduit sous la présidence de Donald Trump.
Le secrétaire d’Etat veut montrer que les Etats-Unis ne se désintéressent pas du Moyen-Orient, même si l’attention de Washington semble avant tout tournée vers la Chine, et plus récemment l’Ukraine. M. Blinken poursuivra sa tournée lundi en Algérie puis au Maroc, où il rencontrera notamment le dirigeant de facto des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed. Il espère obtenir des appuis aux efforts des Etats-Unis et de l’Otan pour contrer l’invasion russe de l’Ukraine, dans un contexte marqué par les lourdes conséquences économiques de la guerre, notamment la flambée des prix de l’énergie et la menace d’une pénurie de blé qui pourrait porter un coup très dur aux pays arabes.
Washington et Israël « déterminés » à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire
Les Etats-Unis et Israël sont « déterminés » à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire, malgré leur différend sur un retour à un accord encadrant le programme nucléaire civil iranien, a déclaré dimanche le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Lorsqu’il est question des choses les plus importantes nous logeons à la même enseigne: nous sommes chacun engagés, déterminés, à faire en sorte que l’Iran n’obtienne jamais l’arme nucléaire », a déclaré M. Blinken lors d’un point de presse à Jérusalem avec son homologue israélien Yaïr Lapid.
« Les Etats-Unis pensent que le retour à la mise en oeuvre complète du JCPOA (accord sur le programme nucléaire iranien de 2015) est la meilleure façon de remettre le programme nucléaire iranien dans la boîte où il était avant qu’il ne s’en échappe lorsque les Etats-Unis ont quitté l’accord » en 2018, sous l’administration Trump, a ajouté M. Blinken.
Israël voit d’un mauvais oeil un possible accord sur le programme nucléaire de l’Iran, son ennemi numéro un. « Nous avons un désaccord sur le programme nucléaire et ses conséquences mais sommes ouverts à un dialogue ouvert et honnête », a commenté M. Lapid. « Israël et les Etats-Unis vont en ce sens travailler ensemble pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Mais à la fois Israël va faire tout ce qui doit être fait pour stopper le programme nucléaire iranien », a-t-il ajouté.
Washington maintiendra les sanctions contre les Gardiens de la révolution, accord nucléaire ou pas
Les Etats-Unis maintiendront les sanctions contre les Gardiens de la Révolution iraniens, l’armée idéologique de la République islamique, même en cas d’accord sur le nucléaire, a déclaré dimanche l’émissaire américain pour l’Iran, Robert Malley, lors du Forum de Doha au Qatar. Ils « resteront sanctionnés en vertu de loi américaine et notre perception (à leur égard) sera toujours la même », a déclaré le diplomate, alors que Téhéran exige des Etats-Unis qu’ils retirent les Gardiens de la Révolution de leur liste des organisations terroristes. A Doha, où sont réunis des dirigeants politique et du monde de l’économie, Robert Malley a prévenu qu’un accord n’était ni « inévitable » ni « tout proche ». « Nous sommes assez proches », a-t-il déclaré à propos des négociations, mais « nous sommes assez proches maintenant depuis un certain temps. Et je pense que cela vous dit tout ce que vous devez savoir sur la difficulté des questions » abordées.
Egalement présent à Doha, Kamal Kharazi, ancien ministre iranien des Affaires étrangères et désormais conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a fait valoir que les Gardiens de la Révolution étaient « l’armée nationale et l’armée nationale ne peut pas être placée sur la liste d’organisations terroristes ».
Téhéran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers à Vienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour sauver l’accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. En échange, la République islamique, qui a toujours démenti vouloir se doter de l’arme atomique, cherche à obtenir la levée des sanctions qui asphyxient son économie.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré samedi en marge du Forum de Doha que la conclusion d’un accord sur le nucléaire iranie était une « affaire de jours »
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