USA: les républicains lancent deux enquêtes visant Obama et Clinton
Des élus républicains ont annoncé mardi l’ouverture de deux nouvelles enquêtes parlementaires, l’une visant l’ancien président démocrate Barack Obama, l’autre l’ancienne candidate démocrate à la présidence Hillary Clinton, qui s’ajoutent au flot d’investigations déjà en cours dans la capitale américaine.
L’une de ces nouvelles enquêtes vise à faire la lumière sur la décision du FBI et du ministère de la Justice, lors de la campagne présidentielle de 2016, de ne pas poursuivre celle qui était alors candidate, dans l’affaire de l’utilisation d’un serveur personnel pour l’envoi de courriels alors qu’elle était secrétaire d’Etat.
La deuxième vise une décision prise en 2013 par l’administration Obama qui avait consisté à approuver la vente du groupe minier canadien Uranium One à la société russe Rosatom. Cette décision, prise après que le groupe minier eut fait plusieurs dons à la Fondation Clinton de l’ancien président Bill Clinton, avait eu pour conséquence de mettre entre les mains de Rosatom 20% des stocks d’uranium américains.
Ces enquêtes interviennent au moment où les républicains et le président Donald Trump sont sous le feu des projecteurs en raison d’une série d’enquêtes sur une possible ingérence russe lors de la campagne présidentielle de 2016.
Les démocrates ont ainsi immédiatement réagi, accusant les élus républicains de chercher à faire distraction. « Cette nouvelle enquête vise à nettement détourner l’attention du manque de contrôle des républicains sur l’administration Trump et de la menace à la sécurité nationale que représente la Russie », ont déclaré les représentants démocrates Elijah Cummings et John Conyers dans un communiqué.
Mais en annonçant l’enquête visant Hillary Clinton, les élus républicains Bob Goodlatte et Trey Gowdy ont souligné que leur camp ne pouvait pas être le seul à faire l’objet d’enquêtes. « La loi est ce qu’il y a de plus fort en matière d’égalitarisme dans ce pays, aucune entité ni individu ne peut être exempté de tout contrôle », ont-ils déclaré dans un communiqué.
L’enquête visant Barack Obama intervient après la publication d’informations de presse la semaine dernière selon lesquelles le FBI aurait enquêté sur l’affaire Uranium One/Rosatom en 2013. Les élus républicains veulent savoir pourquoi le Congrès n’a pas été informé de cette enquête.
« L’accord sur l’uranium avec la Russie, avec l’aide de Clinton et au su de l’administration Obama, est la plus grande histoire que les Faux Médias (« Fake Media ») ne veulent pas suivre! » avait tweeté le président américain jeudi dernier.
Hillary Clinton a financé en partie le dossier anti-Trump
L’équipe d’Hillary Clinton et le Comité national des démocrates (DNC) ont contribué au financement de recherches qui ont alimenté le dossier sensible sur les liens de la campagne électorale de Donald Trump avec la Russie, a rapporté le Washington Post.
En avril 2016, l’avocat Marc Elias, qui travaillait pour la campagne d’Hillary Clinton et le DNC, a retenu l’entreprise Fusion GPS, basée à Washington, pour enquêter sur les relations de Donald Trump avec la Russie, selon le journal. Les paiements à cette entreprise se sont poursuivis jusqu’à quelques jours avant l’élection présidentielle de novembre. Dès avant l’accord avec les démocrates, Fusion GPS avait entrepris des recherches sur Donald Trump à la demande d’un de ses rivaux du camp républicain pour la primaire. L’identité de ce rival n’est pas encore connue, selon le journal. Fusion GPS a demandé à un juge fédéral de rejeter une demande de la commission du renseignement de la Chambre des représentants d’accéder à ses comptes bancaires, arguant que cela violerait ses droits constitutionnels.
Le rapport contenant les recherches en question, qui compte 35 pages, a été préparé par Christopher Steele, un ancien agent du MI6, le contre-espionnage britannique, et constitue une pièce maîtresse des enquêtes du Congrès sur les ingérences de la Russie dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Donald Trump a qualifié le rapport de « fake news », de désinformation. Controversé, ce rapport fait état de nombreuses allégations compromettantes pour Donald Trump, notamment l’existence d’une vidéo à caractère sexuel impliquant des prostituées ou des échanges d’informations pendant près d’une décennie avec le Kremlin.
Samedi, le président américain a tweeté que le département de la Justice et le FBI « devraient immédiatement divulguer qui a payé pour » réaliser ce rapport, après avoir laissé entendre qu’il pouvait s’agir des démocrates, et sans exclure la Russie et le FBI.
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