Drapeaux belge et européen
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Voici le bilan de la présidence belge de l’UE qui s’achève

Alexander De Croo estime qu’«un travail considérable a été accompli» sous la présidence belge de l’UE. Voici un résumé des gros dossiers qui ont marqué cette période.

La Belgique ôtera dimanche ses habits de présidente du Conseil de l’Union européenne, après un semestre intense et productif marqué par quelques négociations difficiles. Avec 89 dossiers législatifs conclus en six mois, la présidence belge estime avoir «fait le job».

«La machine fonctionne»

Quel est le point en commun entre le pacte sur l’asile et la migration, la loi sur l’intelligence artificielle, la loi sur la restauration de la nature et la directive sur le travail des plateformes? Tous ces textes ont été adoptés sous présidence belge.

En fin de législature, l’objectif était clair: finaliser les dossiers le mieux possible, comme l’a expliqué une source diplomatique. «C’est ce que les autres États membres attendaient de nous. Je pense que nous avons réussi.» En six mois, les négociateurs du Parlement européen et du Conseil (États membres) ont conclu 69 accords en trilogue. Près de 90 textes finaux ont été approuvés par le Conseil. Les représentants des États membres se sont mis d’accord sur 57 mandats de négociation pour de futurs trilogues, qui seront menés pendant la prochaine législature.

«Cela montre que la machine fonctionne», a estimé la même source. Être dans le cockpit de la prise de décision a permis de voir à l’œuvre la machine de gouvernance européenne. «C’est presque miraculeux de voir se coordonner toutes les institutions.»

Des victoires et des difficultés

Cela n’a pas toujours été facile pour autant. Les négociations ardues sur la révision du cadre financier pluriannuel resteront en mémoire. La rigidité du système européen et le mode de décision à l’unanimité ont montré leurs limites, entend-on dans les coulisses diplomatiques.

Au chapitre des fiertés, la présidence belge retient l’aide à l’Ukraine et un dossier en particulier pour la Belgique: la mobilisation des profits tirés des avoirs russes gelés dans l’UE. La majeure partie de ces actifs sont en réalité logés dans des institutions basées sur le sol belge. L’argent mobilisé doit notamment permettre d’acheter des armes au bénéfice de Kiev.

C’est également sous présidence belge que se sont ouvertes des négociations formelles en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. La présidence belge du Conseil tenait à entamer le processus avant la fin du mois de juin, car la présidence tournante passe dans les mains de la Hongrie dès le 1er juillet. Le pays de Viktor Orbán, frileux dans son soutien à l’Ukraine, risquait de ne pas faire avancer le dossier. Le président ukrainien a d’ailleurs exprimé sa reconnaissance envers la Belgique et sa présidence qu’il qualifie d’«historique», jeudi lors de son passage au sommet européen. «L’Europe a prouvé qu’elle pouvait être efficace. Je remercie nos partenaires pour cela», a relevé Volodymyr Zelensky sur X. Il a dit espérer une présidence hongroise tout aussi performante.

La fin de la législature a permis de mener à bien une série de textes du Pacte Vert, cet ensemble législatif visant à rendre l’UE climatiquement neutre en 2050. La loi sur la restauration de la nature a fait couler beaucoup d’encre. Cette législation fixe pour la première fois des objectifs contraignants en matière de restauration des écosystèmes, des habitats et des espèces. Érigée en épouvantail par la droite conservatrice et une partie du monde agricole, elle a finalement été validée mi-juin par les États membres. Le compromis final en fait une législation «mesurée» qui laisse de la flexibilité aux États membres dans la mise en œuvre.

De Croo: «Je pense que nous avons atteint tous ces objectifs»

«Un travail considérable a été accompli» pendant la présidence belge, s’est félicité jeudi le Premier ministre Alexander De Croo. Dans la perspective de la prochaine législature et d’une Europe à 30 États membres voire plus, la Belgique avait été chargée de réfléchir au futur de la politique européenne. Une réflexion qui a abouti jeudi soir sur un nouvel agenda stratégique approuvé par les chefs d’État et de gouvernement européens. Cette feuille de route doit guider la prise de décision pour les cinq prochaines années.

«La présidence avait pour but de protéger nos citoyens, renforcer notre économie et préparer l’avenir de l’Europe», a noté Alexander De Croo à la fin du sommet. «Je pense que nous avons atteint tous ces objectifs.»

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