UE: la présidence belge du Conseil veut « protéger, renforcer, prévoir »
La présidence belge du Conseil de l’Union européenne débute dans moins d’un mois. A l’heure des préparatifs, Alexander De Croo a présenté sa vision pour cette treizième présidence de la Belgique.
La présidence belge du Conseil de l’Union européenne, qui débutera le 1er janvier prochain pour six mois, se concentrera sur la protection des citoyens, le renforcement de l’économie et la préparation « de notre avenir commun » en vue d’un nouvel élargissement, ont affirmé vendredi le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib.
« Protéger nos citoyens, c’est assurer leur prospérité et leur bien-être, protéger nos frontières, renforcer notre agenda social et de la santé, et préserver l’unité de l’Europe en soutenant l’Ukraine », a expliqué M. De Croo, au cours d’une conférence de presse de présentation de cette 13e présidence belge du Conseil. Interrogé sur ce dernier point, il a assuré ne pas constater de perte de soutien à l’égard de Kiev et affiché sa confiance à cet égard à l’approche du sommet européen de la semaine prochaine. « Deuxièmement, il y a un besoin urgent de renforcer notre compétitivité sur la scène mondiale, tout en étant à la hauteur des transitions climatique et numérique, et de manière juste ». Enfin, « nous devrons réformer l’Union, ses politiques, ses budgets, ses institutions, en vue d’un possible élargissement futur. »
Héritage de cinq années de mandature, pas moins de 150 dossiers législatifs sont sur la table, selon M. De Croo. Il faudra donc fixer des priorités pour en finaliser un maximum. « Cent cinquante dossiers, c’est beaucoup, mais en Belgique on est habitué à faire des heures supplémentaires », a-t-il plaisanté devant un parterre de journalistes européens. Le temps sera d’autant plus compté que les élections de juin réduisent le nombre de jours utiles aux dernières négociations de fond.
Plusieurs priorités à l’agenda
La Belgique, estime le Premier ministre, endosse la présidence tournante à un moment où l’Union européenne se trouve « à la croisée des chemins », confrontée aux conséquences deux guerres (Ukraine, Proche-Orient) et de crises multiples (pandémie, énergie, désinformation, événements climatiques extrêmes). Ses priorités se déclineront en six thématiques, allant de l’État de droit au Pacte vert, en passant par le renforcement de la compétitivité, la politique d’asile et de migration, les thématiques sociales et la place de l’Europe dans le monde.
Arrivant à la fin d’un cycle institutionnel, la présidence belge se doit aussi de préparer la transition vers le cycle suivant, qui reposera sur un nouveau Parlement et une nouvelle Commission. Elle devra donc soutenir l’adoption du programme stratégique 2024-2029.
Comme toujours, le ou la ministre belge en charge de la thématique traitée préside la formation du Conseil correspondante. Dans le cas de la Belgique, il s’agit le plus souvent du fédéral, mais les entités fédérées reçoivent aussi l’occasion de monter au créneau. Ainsi, la Wallonie sera présente avec Elio Di Rupo (Cohésion), Willy Borsus (Aménagement du territoire, Recherche et Innovation) et Christophe Collignon (Logement), ainsi qu’avec Valérie De Bue (Tourisme). La Région bruxelloise alignera Rudi Vervoort (Développement urbain) et Alain Maron (Environnement). Pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce seront Caroline Désir et Françoise Bertieaux (Éducation), ainsi que Pierre-Yves Jeholet (Sport). La Flandre sera présente via Jan Jambon (Culture), Benjamin Dalle (Médias, Jeunesse), Hilde Crevits (Pêche) et Jo Brouns (Industrie).