Ursula von der Leyen © Getty Image

« Très graves », « affaire honteuse », « hypocrisie »…: les réactions aux soupçons de corruption au Parlement européen

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a réagi aux soupçons de corruption au Parlement européen. Elle n’est pas la seule à avoir pris la parole.

Le Parlement européen était sous le choc ce lundi, après l’incarcération de sa vice-présidente Eva Kaili, inculpée pour corruption dans une affaire liée au Qatar qui menace de ternir l’image de l’institution. L’institution éclaboussée par des soupçons de corruption impliquant le Qatar qui ont mené à une vaste opération de la police belge vendredi à Bruxelles.

Les soupçons de corruption au sein du Parlement européen sont « très graves », a estimé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. C’est une question de confiance dans les personnes au coeur de nos institutions. Cette confiance suppose des standards élevés d’indépendance et d’intégrité », a-t-elle déclaré, rappelant avoir proposé la création d' »une autorité indépendante » sur les questions d’éthique dans les institutions de l’UE.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé lundi « très préoccupantes » les informations sur une affaire de corruption présumée au sein du Parlement européen dont la vice-présidente grecque, Eva Kaili, a été écrouée. « Ces informations sont très très préoccupantes », a-t-il déclaré à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaire étrangères de l’Union européenne. « Une enquête est en cours et nous la suivons », a-t-il précisé.

« Il s’agit vraiment d’un incident incroyable qui doit maintenant être élucidé sans équivoque et avec toute la rigueur de la loi, car il en va aussi et surtout de la crédibilité de l’Europe », a de son côté estimé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Vérité

« C’est un scandale sur lequel nous devons faire éclater la vérité afin que nous puissions nous assurer que cela ne se reproduise pas », a pour sa part insisté le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. « Une enquête complète et transparente doit être menée afin d’obtenir une explication sur ce qui s’est passé ».

« Il va falloir muscler en urgence notre institution pour lutter contre le poison de la corruption », a réclamé sur Twitter, l’eurodéputée française Aurore Lalucq, membre du deuxième groupe politique du Parlement, les Socialistes et démocrates (S&D, gauche) dont Eva Kaili a été suspendue dès ce week-end.

Cette affaire est « honteuse et intolérable » et elle porte atteinte de manière « très grave » à la réputation du Parlement, a réagi dimanche le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.

Orban se moque

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban se frottait les mains lundi devant le scandale de corruption qui frappe le Parlement européen, toujours prompt à dénoncer les atteintes à l’État de droit dans ce pays d’Europe centrale.

« Bonjour au Parlement européen ! », a-t-il lancé sur son compte Twitter. « Et là, ils ont dit qu’ils étaient vivement préoccupés par la corruption en Hongrie », a-t-il ironisé, dans un message accompagné d’une photo de 1981 où l’on voit les anciens présidents américains Ronald Reagan et George Bush rire aux éclats.

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Cette pique du dirigeant nationaliste intervient alors que la Hongrie est sous la menace du gel de plusieurs milliards d’euros de fonds de l’Union européenne (UE), pour cause de réformes jugées insuffisantes contre la corruption. Le Parlement est en première ligne dans ce dossier et appelle régulièrement la Commission à la fermeté. « Un bel exemple d’hypocrisie », a fustigé sur Twitter Balazs Hidveghi, un eurodéputé du parti d’Orban.

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