La présidente du Parlement européen Roberta Metsola
La présidente du Parlement européen Roberta Metsola

Soupçons de corruption: la présidente du Parlement européen annonce des réformes « d’ampleur »

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola s’est adressée jeudi matin aux chefs d’Etat et de gouvernement des 27, rassemblés à Bruxelles pour un sommet d’une journée. La Maltaise, secouée ces derniers jours par le scandale de corruption présumée qui touche son institution, a indiqué ensuite en conférence de presse avoir reçu « beaucoup de marques de soutien » de la part des dirigeants « par rapport à la manière dont le Parlement a géré l’affaire jusqu’ici ».

La confiance « doit être reconstruite, et ce travail commence maintenant ». « Nous devons rectifier les choses et envoyer le message fort aux acteurs externes qui tentent de nous saper que nous ne plierons pas et resterons fidèles à nos valeurs ». La présidente du Parlement a indiqué qu’elle superviserait elle-même la mise sur pied, d’ici la nouvelle année, d’un « large paquet de réformes », incluant « un renforcement du système de protection des lanceurs d’alerte » de l’institution, mais aussi « une interdiction de tous les groupes d’amitié non-officiels ».

   À propos de ces groupes, elle a souligné ne pas pouvoir présumer d’actes illégaux quelconques. Mais a assuré qu’il y a « depuis un certain temps une demande croissante de s’intéresser à ces groupes de membres », où il n’y a « pas assez de contrôle sur qui paye les voyages, ce que vous recevez dans ces voyages, etc ». Elle compte également examiner « en profondeur comment nous (le Parlement) interagissons avec les pays tiers ». « Je veux m’assurer que leurs interlocuteurs au Parlement européen soient bien ceux qui restent officiels », soit les membres désignés d’une commission ou d’une délégation. « Je pense qu’il y a beaucoup de travail à ce niveau-là, en termes de transparence ».

   « J’aimerais qu’il y ait un nouveau registre de transparence obligatoire de toutes les réunions de parlementaires ou assistants avec les acteurs de pays tiers, et un nouveau régime de sanctions pour que ce soit respecté », a-t-elle encore annoncé. Toujours dans ces réformes, la Maltaise indique qu’il y aura passage en revue du code de conduite et des obligations de déclaration de cadeaux reçus.

   Si certains éléments nécessiteront un travail plus long, les institutions ont aussi la possibilité d’agir immédiatement pour interdire l’accès de certains individus à leurs bâtiments, a-t-elle souligné. « Hier, l’ONG No Peace without Justice, qui serait connectée à l’enquête en cours et avait onze personnes accréditées, a été suspendue », a-t-elle annoncé. Il s’agit de l’ONG dont le secrétaire général, Niccolo Figa-Talamanca, a été interpellé, inculpé et placé sous mandat d’arrêt ces derniers jours, avec l’eurodéputée Eva Kailli, un assistant parlementaire qui est également son compagnon ainsi que l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri.

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