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Eva Kaili. © MENELAOS MYRILLAS/SOOC/AFP via Getty Images

Soupçons de corruption au Parlement européen: l’eurodéputée Eva Kaili maintenue en détention

La chambre du conseil de Bruxelles a décidé, jeudi, de prolonger d’un mois la détention préventive d’Eva Kaili, a indiqué le parquet fédéral. L’ancienne vice-présidente du Parlement européen est suspectée d’avoir été corrompue par le Qatar et le Maroc pour influencer les décisions économiques et politiques du Parlement. Selon ses avocats, celle-ci est innocente.

Eva Kaili a la possibilité de faire appel de cette décision dans les 24 heures. Si tel est le cas, elle comparaîtra alors dans les 15 jours devant la chambre des mises en accusation.

Jeudi matin, les avocats d’Eva Kaili, Me André Risopoulos et Me Michalis Dimitrakopoulos, avaient demandé que leur cliente puisse effectuer cette détention préventive à domicile sous la modalité du bracelet électronique. Ils avaient déclaré que l’ancienne eurodéputée collaborait activement à l’enquête et qu’elle était innocente dans cette affaire. « Elle conteste toute corruption dans son chef », avait commenté Me Risopoulos.

La chambre du conseil de Bruxelles a déjà prolongé, le 14 décembre dernier, la détention préventive d’autres inculpés du dossier: celle de Francesco Giorgi, compagnon d’Eva Kaili, celle de l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, ainsi que celle de Nicolo Figa-Talamanca, sous la modalité du bracelet électronique le concernant. Le parquet fédéral a néanmoins fait appel de la décision en ce qui concerne ce dernier. Nicolo Figa-Talamanca reste donc en détention dans l’attente de la décision de la chambre des mises en accusation sur cet appel.

Six personnes ont été interpellées dans cette enquête de la police judiciaire fédérale, menée par le juge d’instruction Michel Claise. Outre la vice-présidente grecque du parlement européen, Eva Kaili, récemment destituée de son poste, et son compagnon, Francesco Giorgi, assistant parlementaire, figurent aussi l’Italien Pier-Antonio Panzeri, ancien député S&D au parlement européen et directeur de l’ONG Fight Impunity, ainsi que Nicolo Figa-Talamanca, directeur de l’ONG No Peace Without Justice. Tous les quatre sont inculpés et sous mandat d’arrêt.

Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats, fait partie des personnes interpellées. Il a été libéré sous conditions. Mardi, il a reconnu avoir reçu un versement en espèces de la part de l’ONG Fight Impunity, mais a réfuté toute pratique illégale.

Dans cette enquête ouverte depuis plusieurs mois, les policiers soupçonnent le Qatar, et dans une moindre mesure le Maroc, d’influencer les décisions économiques et politiques du parlement européen. Ces États auraient versé des sommes d’argent importantes ou offert des cadeaux de grande valeur à des tiers ayant une position politique ou stratégique significative au sein du parlement européen.

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