Soupçons de corruption au Parlement européen: des billets de banque saisis ont été retirés en Belgique
Les liasses de billets – 1,5 million d’euros en tout – saisies lors des perquisitions du Qatargate occupent en grande partie le travail des enquêteurs. Une partie a été retirée en Belgique, écrit L’Echo.
Toujours selon les informations de L’Echo, que le parquet n’a pas commentées ni confirmées, une grande partie de ces billets – 1,5 million d’euros au total, avait écrit Le Soir mardi – sont considérés comme neufs, encore sous bande plastique, et fraîchement émis. Enfin, une partie de ces billets ont été émis en Belgique, alors que le reste est encore à l’étude.
Il s’agit d’un point important, car il pourrait permettre une franche avancée de l’enquête. En connaissant le lieu d’émission, il sera facile de retrouver la banque où ont été retirées les liasses, et donc le compte bancaire et l’identité de la personne qui s’est chargée du retrait. Et ainsi, celle des personnes sur lesquelles pèseront des soupçons de corruption active.
En parallèle, les empreintes digitales figurant sur les billets seront analysées et comparées à celles des inculpés ou d’autres personnes entendues. Ces expertises nécessiteront toutes plusieurs semaines.
Eva Kaili « ne connaissait pas l’existence de l’argent »
Eva Kaili, l’eurodéputée grecque mise en cause dans un scandale retentissant de corruption impliquant le Qatar, « ne connaissait pas l’existence de l’argent » retrouvé à son domicile à Bruxelles, a indiqué à l’AFP son avocat Michalis Dimitrakopoulos mardi. L’élue, déchue de son poste de vice-présidente du Parlement européen, n’a « aucun rapport avec l’argent retrouvé à son domicile (…) elle ne connaissait pas l’existence de cet argent », a assuré Michalis Dimitrakopoulos lors d’un entretien à son cabinet à Athènes.
Il a réaffirmé que sa cliente était « innocente » alors que des sacs remplis de billets de banque d’une valeur de 150.000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles, selon une source judiciaire belge. Le juriste, qui s’est entretenu à plusieurs reprises avec Eva Kaili incarcérée depuis dimanche à Bruxelles, a souligné que « seul son compagnon (l’Italien Francesco Giorgi avec qui elle vivait) » pouvait fournir « des réponses sur l’existence de cet argent ». M. Giorgi fait partie des trois autres personnes écrouées dans cette enquête sur ce scandale qui éclabousse les instances européennes et a provoqué une onde de choc dans toute l’Europe et notamment en Grèce.
L’élue socialiste de 44 ans est soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille actuellement le Mondial de football. Le Qatar a fermement démenti les accusations, mais une source judiciaire a confirmé à l’AFP que ce pays était bien soupçonné par les enquêteurs belges. Me Dimitrakopoulos a également indiqué que « demain (mercredi) » Eva Kaili allait « demander sa libération » aux autorités judiciaires à Bruxelles. « Elle n’est pas fugitive ou suspecte pour autre infraction », a ajouté l’avocat, disant espérer que sa cliente remise en liberté conditionnelle. Il a rejeté avec véhémence les « rumeurs fausses » selon lesquelles Eva Kaili aurait reçu des pots-de-vins du Qatar. « Elle va lutter pour prouver son innocence« , a-t-il assuré, « et informer ses collègues députés européens (…) que le lien entre son nom et la corruption présumée de la part du Qatar ou de tout autre pays ou État du Golfe est totalement irréel », a-t-il souligné.