Sommet de la zone euro: les dirigeants se veulent rassurants sur la résilience des banques
Les dirigeants européens se sont quittés vendredi en début d’après-midi après un sommet de la zone euro lors duquel le mot d’ordre semble avoir été de rassurer consommateurs et marchés.
L’action Deutsche Bank a perdu plus de 10% vendredi à la Bourse de Francfort, de quoi alimenter encore les inquiétudes sur la stabilité des banques européennes, mais les leaders européens ont plutôt veillé, au sortir de leur réunion, à souligner tous les garde-fous et garanties mis en place en zone euro depuis la crise financière de 2008.
« Il est inévitable qu’il y ait des réactions sur les marchés à la suite des évènements internationaux » (chute de Silicon Valley Bank aux Etats-Unis et rachat de Crédit Suisse), mais « le réseau bancaire européen est très solide, soutenu par des accords stricts », pointe le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. « On a pris tellement de mesures depuis 2011-12, maintenant on voit qu’on avait raison ».
Se dirige-t-on vers une nouvelle crise bancaire? « Non », assure-t-il. Qu’il y ait des mouvements d’actions sur les marchés, « c’est normal, cela fait partie du système« . Même son de cloche chez Olaf Scholz, le chancelier allemand, qui indique face à la presse que « la Deutsche Bank a profondément modernisé son modèle économique et est rentable ». « Pas de quoi s’inquiéter », donc. « La zone euro est la zone où les banques sont les plus solides », a renchéri le Français Emmanuel Macron.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde était venue faire le point avec les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 (sommet de la zone euro en « format inclusif »). Selon un responsable européen, elle a avancé que « le secteur bancaire de la zone euro est résilient car il dispose de solides positions en termes de capital et de liquidités« . La zone euro a « appliqué à tous les établissements les réformes réglementaires convenues au niveau international après la crise financière mondiale », a-t-elle encore souligné, tout en appelant à « améliorer continuellement ces normes réglementaires ».
« Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour créer des marchés de capitaux véritablement européens« , a estimé la Française. « En ce qui concerne la stabilité financière, la BCE dispose de tous les outils nécessaires pour fournir des liquidités au système financier de la zone euro, si nécessaire », a-t-elle dit. Alexander De Croo, attendu au fédéral pour le kern de contrôle budgétaire, a filé vers ses obligations nationales en début d’après-midi. Mais le libéral avait déjà vanté à son arrivée la « stabilité » de la zone euro et de ses banques, à la suite de leçons bien apprises après la crise de 2008.
Sujet moins en vue mais également abordé vendredi: la réforme du cadre de gouvernance économique, pour laquelle la Commission a déjà donné des « orientations » (fin 2022) et est attendue avec des propositions formelles. Il y a « une vue générale entre de nombreux Etats membres que le cadre (réformé) doit être bouclé avant la fin de l’année », a souligné le Grec Kyriákos Mitsotákis. « Je pense qu’il y a un sentiment d’urgence partagé« .