Qatargate: le patron mondial des syndicats démis de ses fonctions
Le syndicaliste italien Luca Visentini, impliqué dans l’enquête pour corruption au Parlement européen, a été démis samedi de son poste de secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), a annoncé l’organisation dans un communiqué.
Le Conseil général de la CSI (ITUC selon le sigle anglais) a « décidé que Luca Visentini n’avait plus sa confiance en tant que secrétaire général », et un « Congrès mondial extraordinaire » sera organisé « dès que possible en vue d’élire un nouveau secrétaire général« , précise le communiqué.
« Les événements des derniers mois ont considérablement nui à la réputation de la CSI. Des leçons importantes ont été tirées (…) Nous sommes déterminés à protéger la CSI de toute forme d’influence indue, et même de tout soupçon d’influence », a commenté Akiko Gono, le président de l’organisation. La CSI, qui fédère 338 syndicats dans 168 pays et territoires à travers le monde, assure cependant « n’avoir trouvé aucune preuve de dons du Qatar ou du Maroc influençant ses politiques ou ses programmes ».
Luca Visentini avait été interpellé en décembre dans l’enquête belge sur des soupçons de corruption d’eurodéputés impliquant le Qatar et le Maroc, puis libéré sous conditions après deux jours de garde à vue. L’Italien de 54 ans avait reconnu fin décembre avoir reçu un versement en espèces « un don de moins de 50.000 euros » de la part de l’ONG Fight Impunity dirigée par son compatriote, l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, considéré comme l’un des suspects clefs du dossier.
M. Visentini avait cependant assuré que ce don n’était lié à aucune tentative de corruption ou trafic d’influence au profit du Qatar, mais était destiné rembourser certains coûts générés par sa campagne pour prendre la tête de la CSI. Il avait été élu en novembre à la tête de l’organisation, avant d’être suspendu de ses fonctions le 21 décembre.