Qatargate: le contrôle de l’instruction est reporté, voici quand
La chambre des mises en accusation de Bruxelles a décidé de reporter le contrôle de la régularité de l’instruction dans le dossier du « Qatargate » au 14 mai, faisant suite à une demande d’Eva Kaili.
La chambre des mises en accusation de Bruxelles a annoncé, mardi, reporter le contrôle de la régularité de l’instruction dans le dossier du « Qatargate » au 14 mai, afin de laisser à toutes les parties le temps de coucher sur papier leurs arguments.
C’est à la demande de la défense d’Eva Kaili que la chambre des mises en accusation a tenu une audience mardi, à laquelle toutes les parties étaient appelées. Les conseils de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen estiment que les règles juridiques européennes concernant l’immunité parlementaire ont été violées durant cette instruction.
« Nous sommes en faveur de la requête faite (par les avocats d’Eva Kaili) d’un contrôle de l’instruction, et ce pour garantir le respect plein et entier de la loi », a commenté mardi la défense de Marc Tarabella, autre eurodéputé inculpé dans cette affaire. « Nous sommes également demandeurs d’une vérification en profondeur de la régularité de chaque élément de ce dossier. En outre, il est évident que la question de la procédure de repenti doit être traitée, procédure qui, selon nous, a été manifestement appliquée sans égard au respect de la loi, ce qui pose problème juridiquement et qui a empêché monsieur Tarabella de se défendre à armes égales. Il est plus que temps de faire la lumière sur ce qui a été promis lors de ce surprenant repenti », a-t-elle détaillé.
Le parquet fédéral belge enquête depuis plusieurs mois sur des tentatives du Qatar et du Maroc d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen par la corruption.
Les deux pays auraient tenté d’influencer les décisions et les résolutions du Parlement européen par l’intermédiaire de l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri et de son organisation à but non lucratif Fight Impunity. Plusieurs personnes sont inculpées, parmi lesquelles Pier Antonio Panzeri, qui est en aveu et a obtenu le statut de repenti, mais aussi son bras droit Francesco Giorgi, la compagne de celui-ci et ex-vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, le lobbyiste Nicolo Figa-Talamanca, l’eurodéputé belge Marc Tarabella, le syndicaliste Luca Visentini et l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino.
Eva Kaili avait été privée de liberté le 9 décembre 2022 comme plusieurs autres inculpés. Elle a ensuite bénéficié, le 14 avril 2023, d’une détention à domicile sous la modalité de la surveillance électronique. Puis, le 25 mai suivant, elle a été remise en liberté provisoire. Le 19 juin dernier, le juge Michel Claise, spécialisé dans la criminalité financière et qui menait jusqu’alors l’instruction, a décidé de se déporter du dossier en raison d’un potentiel conflit d’intérêt. C’est désormais la juge Aurélie Dejaiffe qui mène l’instruction.