Qatargate: Eva Kaili fait également appel de la prolongation de sa détention préventive
Eva Kaili, ancienne vice-présidente du Parlement européen, a également fait appel de la prolongation de sa détention préventive, décidée jeudi par la chambre du conseil de Bruxelles. C’est ce qu’a fait savoir son avocat Sven Mary. Ce dernier insiste pour que sa cliente soit confrontée à Pier Antonio Panzeri, l’ancien eurodéputé au coeur de l’enquête pour corruption au sein du Parlement européen. L’homme a depuis peu obtenu le statut de repenti.
Eva Kaili, Pier Antonio Panzeri et l’eurodéputé belge Marc Tarabella comparaissaient jeudi devant la chambre du conseil. La défense d’Eva Kaili demandait sa libération sous conditions ou au moins sous surveillance électronique. Les avocats de Marc Tarabella ont sollicité la libération de leur client alors que les conseils de Pier Antonio Panzeri s’en étaient remis à la sagesse de la chambre et ne demandaient donc pas sa libération. La chambre du conseil a décidé jeudi en fin de journée de les maintenir tous les trois en détention.
L’incarcération d’Eva Kaili et de Pier Antonio Panzeri a été prolongée de deux mois et celle de Marc Tarabella d’un mois. Le soir même, la défense de Marc Tarabella a annoncé qu’elle faisait appel de cette décision. Les conseils d’Eva Kaili font de même vendredi. Les deux devront comparaître dans les 15 jours devant la chambre des mises en accusation.
Jeudi encore, la défense de Marc Tarabella a déposé une requête en récusation du juge d’instruction en charge de l’enquête, Michel Claise. Selon Me Töller, la présomption d’innocence de son client a été bafouée à plusieurs reprises. Il n’est pas encore clair si le juge d’instruction se retirera lui-même. S’il refuse de se déporter de l’enquête, la cour d’appel devra se prononcer sur la requête en récusation. Un pourvoi en cassation est encore possible pour contrer la décision de la cour d’appel.
Dans ce dossier, cinq personnes sont actuellement inculpées: Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l’ONG Fight Impunity, Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Francesco Giorgi, le compagnon de celle-ci et ancien assistant parlementaire de Panzeri, le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca, et le député européen Marc Tarabella. Tous ont été placés sous mandat d’arrêt. Seul Niccolo Figa-Talamanca a fait l’objet d’une remise en liberté début février. Par ailleurs, Pier Antonio Panzeri a obtenu le statut de repenti mi-janvier, et s’est engagé ainsi à collaborer activement à l’enquête.