Pourquoi la Pologne et la Hongrie interdisent des importations de céréales d’Ukraine
Les deux pays d’Europe de l’Est ont décrété l’interdiction de l’importation des produits agricoles provenant d’Ukraine.
Les céréales provenant d’Ukraine, pas au goût de la Pologne et de la Hongrie ? Pour rappel, l’Union Européenne et l’Ukraine appliquent un accord de libre-échange approfondi et complet. A la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, l’UE a introduit un régime spécial pour suspendre temporairement tous les droits d’importation sur les exportations ukrainiennes, afin de soutenir l’économie du pays. Cette suspension vaut jusque juin et devrait être prolongée.
Mais les pays de l’Union qui bordent l’Ukraine se plaignent récemment d’un flux entrant de maïs, blé ou tournesol d’Ukraine, qui sature les lieux de stockage et fait chuter les prix sur leur marché. Affirmant vouloir protéger leurs agriculteurs, Budapest et Varsovie ont annoncé interdire jusqu’au 30 juin les importations de céréales et autres produits agricoles depuis l’Ukraine. En Pologne, l’interdiction s’appliquera aux importations de céréales, sucre, viande, fruits et légumes, lait, œufs et autres produits alimentaires. Pour la Hongrie, il s’agit des céréales, oléagineux et plusieurs autres produits.
« Une action unilatérale n’est pas possible », déplore la Commission
La Commission européenne a indiqué être en contact avec les autorités polonaises et hongroises ainsi qu’avec Kiev, au sujet de l’interdiction d’importation de céréales venant d’Ukraine, décrétée par les deux pays. L’exécutif européen doit encore examiner de manière précise « l’étendue et la base légale » de ces mesures. L’institution rappelle cependant que « les politiques de commerce relèvent des compétences exclusives de l’UE« . Dans ces domaines, « une action unilatérale (des États) n’est pas possible ».
La Commission a rappelé avoir déjà proposé, le mois dernier, un paquet d’aide de 56 millions d’euros pour « compenser » les pertes économiques dont pourraient souffrir certains agriculteurs du fait de l’augmentation des importations agricoles depuis l’Ukraine, en Pologne, Roumanie et Bulgarie. « On travaille à un second paquet de mesures », indique la porte-parole, selon laquelle cinq pays proches de l’Ukraine ont écrit à l’exécutif européen pour lui demander d’en faire davantage.