Pour Charles Michel, l’UE doit être prête à s’élargir d’ici 2030
L’Union européenne doit s’apprêter « d’ici 2030 » à accueillir de nouveaux États membres, a affirmé le président du Conseil européen Charles Michel, lors d’une conférence dans la ville slovène de Bled.
Maintenant que nous préparons le prochain agenda stratégique de l’UE, nous devons fixer un objectif clair. Je pense que, des deux côtés, nous devons être prêts d’ici 2030 pour un élargissement », a affirmé le Belge au forum stratégique de Bled.
Huit pays disposent actuellement d’un statut de candidats: cinq pays des Balkans occidentaux (Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine et Albanie), ainsi que l’Ukraine, la Moldavie et la Turquie. Ils sont chacun à des stades divers de la procédure. La Géorgie et le Kosovo sont eux « candidats potentiels ».
Pour Charles Michel, la perspective d’un élargissement à l’horizon 2030 signifie que le prochain budget pluriannuel (post-2027) devra inclure ces objectifs communs. « C’est ambitieux, mais nécessaire. Cela montrera notre sérieux, créera une dynamique, donnera un élan aux réformes et suscitera de l’intérêt, des investissements, une meilleure compréhension ».
Les dirigeants de l’UE sont appelés à discuter de l’élargissement lors de leurs prochains sommets, notamment celui de décembre, après avoir reçu en octobre les évaluations de la Commission européenne. « Nous prendrons position sur l’ouverture de négociations avec l’Ukraine et la Moldavie. Je m’attends également à ce que la Bosnie-Herzégovine et la Géorgie reviennent sur la table. »
Un sommet UE-Balkans occidentaux sera adossé à ce sommet de décembre, a également annoncé M. Michel. Le défi de l’élargissement doit permettre de rendre l’Europe « plus forte et plus sûre », souligne-t-il. « Les ‘futurs États membres’: c’est ainsi que nous devrions désormais appeler les pays ayant une perspective européenne confirmée. Il est temps de lever les ambiguïtés. Il est temps de relever les défis avec clarté et honnêteté », a exhorté le Belge.
Dans le même temps, il rappelle aux candidats les exigences en matière de valeurs et d’État de droit, de processus fondé sur le mérite, de capacité économique, d’adoption de l’acquis communautaire, ainsi que d’alignement diplomatique. Il appelle aussi à résoudre les conflits bilatéraux qui bloquent l’avancée de certains d’entre eux vers l’UE.
« Nous devons veiller à ce que les conflits passés ne soient pas importés dans l’UE et utilisés pour bloquer l’adhésion de leurs voisins et des futurs États membres. Une solution pourrait consister à ajouter une ‘clause de confiance’ dans les traités d’adhésion afin de garantir que les pays qui viennent d’adhérer à l’UE ne puissent pas bloquer les futurs États membres. »
Charles Michel a rappelé que la nouvelle approche d' »intégration progressive » décidée par les Vingt-Sept devrait permettre aux pays candidats de participer à certaines politiques européennes comme la défense et la sécurité une fois qu’ils sont jugés prêts, même s’ils n’ont pas rempli toutes les conditions pour être intégrés au bloc.