Hadja Lahbib en compagnie de volontaires de B-Fast, en 2022. De quoi nourrir son expérience, elle qui devrait devenir commissaire européenne en charge de la gestion de crise. © BELGA

Commission européenne: Hadja Lahbib hérite de la gestion de crise et de l’égalité, un portefeuille taillé sur mesure

Clément Boileau
Clément Boileau Journaliste

Ursula von der Leyen a présenté le nouveau collège de commissaires européens ce mardi. L’actuelle ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, doit, comme tout futur commissaire, encore obtenir l’aval du parlement avant d’entrer en fonction.

La voici, la voilà, la future commission européenne, présentée ce mardi par Ursula von der Leyen après, dit-elle, de «longues semaines de négociations intenses avec les États membres». Des négociations qui auront débouché sur quelques mini-drames pour certains commissaires espérant bien rempiler, tel le Belge Didier Reynders, ancien commissaire à la justice, écarté au profit d’Hadja Lahbib, qui récupère à la place le portefeuille de la gestion de crise et de l’égalité. Un «nouveau portefeuille concentré sur résilience», la «protection civile», « l’aide humanitaire» mais aussi les «questions d’égalité», chères à la libérale.

Plus récemment, ces négociations houleuses auront conduit, ce lundi, à l’éviction fracassante du Français Thierry Breton, commissaire en charge du marché intérieur, au profit de Stéphane Séjourné, un proche d’Emmanuel Macron propulsé vice-président de la nouvelle commission, en charge de la stratégie industrielle.

Cap sur la compétitivité

Au lendemain du rapport Draghi, qui pointait les énormes carences de l’Union en matière de compétitivité, la présidente de la Commission a fait valoir un nouveau collège «équilibré», «plus fluide» et «interconnecté», «en ligne avec le rapport Draghi». Comprendre que l’axe «compétitivité», à travers une politique industrielle plus volontariste, notamment en matière d’innovation, va être au centre des travaux de la commission. Dans tous les cas, «tous les commissaires doivent travailler étroitement ensemble», a plaidé Ursula von der Leyen, qui a insisté sur le fait que le collège devait refléter un équilibre «géographique», mais aussi en matière de parité. Au niveau de la présidence et des vice-présidences, le pari est plus que tenu, avec cinq femmes (en comptant von der Leyen) pour deux hommes.

Mais, pour l’ensemble du collège (voire l’infographie), c’est raté, Ursula von der Leyen déplorant que les États membres n’aient soumis que 22% de femmes au total. «Inacceptable», selon elle, qui a dû batailler ferme pour ramener cette proportion à 40% de femmes susceptibles de rejoindre le collège.

D.R.

À ce titre, le choix, par le MR — appuyé par ses partenaires de l’Arizona — de proposer Hadja Lahbib en lieu et place de l’expérimenté Didier Reynders, allait dans le sens des souhaits d’Ursula von der Leyen, qui a également pointé l’importance du portefeuille «élargi» attribué à la Belge, soulignant que la préparation aux «conséquences du changement climatique » et la «préparation aux crises d’une manière générale» dans un contexte international «reflètent» «son parcours».

«C’était la bonne candidate», a tranché Ursula von der Leyen. Qui, dans sa lettre de mission à la libérale rendue publique ce mardi, alerte sur «l’évolution rapide des risques de sécurité, qu’ils soient liés à la défense, à l’économie, à la technologie ou aux impacts du changement climatique et des crises sanitaires». Bref, il va falloir être «proactive» , prévient von der Leyen, qui invite Hadja Lahbib à se tenir prête au plus vite.

Concernant le volet «égalité», la libérale est en charge, entre autres choses, d’une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme, d’un renouvellement de la stratégie en faveur des droits des LGBTQI+, tout en poursuivant les efforts visant à défendre l’égalité de genre et les droits des minorités. La lutte contre le cyber-harcèlement fait aussi partie des prérogatives de l’actuelle ministre des Affaires étrangères.

Ne reste plus, pour Hadja Lahbib, qu’à passer sans encombre son audition devant le parlement européen, qui lui accordera — ou non — sa confiance.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire