L’Union européenne veut réduire de 30% les déchets alimentaires des commerces, restaurants et ménages
La Commission européenne veut imposer aux Vingt-Sept de réduire de 30% d’ici à 2030 les déchets alimentaires des commerces, restaurants et ménages dans l’UE par rapport à 2020, selon un projet de loi consulté vendredi.
Cette proposition législative, qui doit être rendue publique mercredi et qui sera ensuite débattue par les Etats membres et eurodéputés, s’inscrit dans le cadre du Pacte vert européen.
En limitant le gaspillage alimentaire, elle vise à réduire d’autant l’usage inutile d’eau, d’engrais et d’énergie pour produire, transformer et conserver ces aliments qui finissent dans les poubelles. Selon le texte proposé, chaque État membre serait tenu de réduire « le volume des déchets alimentaires générés dans les commerces, les restaurants et services de restauration, et dans les ménages » de 30% par rapport au volume enregistré en 2020. Ces chiffres sont calculés « par habitant » pour prendre en compte les différences de population.
De même, chaque pays devrait réduire de 10% les déchets dans l’industrie agroalimentaire (production et transformation), en renforçant les stratégies de ce secteur pour valoriser les sous-produits. En revanche, aucun objectif n’est assigné au secteur agricole, soumis aux aléas des cultures et susceptible d’utiliser ses déchets comme engrais ou pour produire du biogaz.
En vue d’atteindre ces objectifs contraignants, « les Etats auront le maximum de flexibilités pour adopter leurs programmes de prévention du gaspillage, car les systèmes agroalimentaires, les types de cuisine ou de régime sont spécifiques à chaque pays », souligne un responsable européen.
Bruxelles a déjà adapté plusieurs réglementations pour simplifier les donations de nourriture ou rediriger plus facilement vers la production d’aliments pour animaux des produits ne pouvant plus être destinés à la consommation humaine. Et un travail est en cours pour clarifier les indications sur les dates limite de consommation.
La proposition prend pour référence le premier exercice de collecte de données sur le gaspillage alimentaire à travers l’UE en 2020, selon une méthodologie harmonisée et en recourant à des échantillons représentatifs pour mesurer les déchets des ménages. Ce suivi statistique, pérennisé, permettra de mesurer les évolutions année après année.
Selon les chiffres publiés en mars par Eurostat, l’UE a généré en 2020 environ 131 kg de déchets alimentaires par habitant. Plus de la moitié (70 kg par habitant) étaient dus aux ménages, et 20% à l’industrie agroalimentaire (26 kg). Suivaient le secteur agricole (14 kg), les restaurants et services de restauration (12 kg) et les commerces et distributeurs (9 kg).