Loi de restauration de la nature: la droite européenne échoue à bloquer le texte
La loi n’a pas été bloquée en commission du Parlement européen, malgré une alliance des conservateurs avec l’extrême droite. Elle poursuit son processus législatif, avec un vote prévu le 27 juin.
En début de séance, l’amendement du PPE réclamant le rejet de la loi sur la restauration de la nature a été écarté sur une rare égalité de 44 voix contre 44, ce qui a permis à la commission de commencer à voter sur plusieurs centaines d’amendements. La longue séance de votes, parfois tendue, a finalement dû être interrompue par le président Pascal Canfin (Renew Europe) pour permettre aux élus d’aller voter sur d’autres textes en plénière. La séance de votes reprendra le 27 juin à Bruxelles, en vue de la session plénière de juillet, a confirmé le service de presse du parlement.
La proposition de la Commission, qui vise à restaurer la biodiversité et les écosystèmes en Europe et à outiller la nature contre les changements climatiques, fait couler beaucoup d’encre. Elle prévoit notamment de couvrir au moins 20% des zones terrestres et marines de l’UE d’ici à 2030 par des mesures restauratrices et, d’ici à 2050, d’étendre ces mesures à tous les écosystèmes qui doivent être restaurés.
Gauche et droite se déchirent sur la loi de restauration de la nature
Plus grand parti de l’hémicycle, le Parti populaire européen (PPE) y voit une menace pour le développement de projets économiques et industriels, ainsi que pour les agriculteurs et la sécurité alimentaire. Les partisans du texte, que l’on retrouve dans les partis de gauche, écologistes et dans une moindre mesure chez les libéraux, crient à la désinformation et assurent que les préoccupations sont levées dans le texte de compromis. Ils soulignent que c’est bien le changement climatique et la perte de biodiversité qui menacent la sécurité alimentaire.
Si le texte est adopté le 27 juin, il s’agirait du premier feu vert au Parlement européen pour ce projet, après les rejets enregistrés le mois dernier dans les commissions de l’Agriculture et de la Pêche. Ces dernières n’étaient toutefois consultées que pour avis, tandis que la commission de l’Environnement est responsable du dossier.