Des activistes manifestent en faveur de la loi de restauration de la nature, en Flandre. © Belga

Les Vingt-sept adoptent définitivement la loi de restauration de la nature

Malgré le refus de six pays (et l’abstention de la Belgique), la loi de restauration de la nature a été adoptée par le Conseil de l’UE, lundi.

Le Conseil (États membres) de l’Union européenne a adopté définitivement, lundi à Luxembourg, le projet de règlement européen sur la restauration des écosystèmes dégradés.

Ce vote a été soutenu par 20 États membres représentant 66,07% de la population de l’UE, soit une majorité qualifiée. Seuls six pays ont voté contre. La Belgique s’est abstenue.

Le vote met fin à deux années de dure controverse politique au sein de l’Union européenne. Projet phare du Pacte vert européen dans son volet biodiversité, cette législation fixe aux États membres l’objectif de restaurer au moins 20% des écosystèmes dégradés (terres et des mers) de l’UE d’ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050.

Elle a été prise pour cible par le Parti populaire européen (PPE, conservateurs) sous pression agricole, ainsi que par des dirigeants qui, comme le Premier ministre belge Alexander De Croo, ont réclamé une « pause » dans les législations climatiques de l’UE.

Le règlement va maintenant être publié au Journal officiel de l’UE, pour une entrée en vigueur 20 jours plus tard.

« Il n’y a plus de temps pour une pause dans la protection de notre environnement », a réagi le ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo), qui présidait la réunion des 27 ministres de l’Environnement. Il a souligné le devoir des responsables politiques de répondre à l’urgence de « l’effondrement de la biodiversité en Europe », mais aussi de rencontrer les engagements internationaux de la Belgique. « La délégation européenne peut désormais se rendre à la prochaine COP la tête haute », a-t-il ajouté, évoquant la Conférence des Nations unies sur la biodiversité.

Plus de 80% des habitats européens sont en mauvais état. Les pays de l’UE doivent désormais restaurer au moins 30% d’entre eux d’ici 2030, 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050. Sont concernés les forêts, prairies, zones humides, rivières, lacs et fonds coralliens, avec priorité aux zones Natura 2000. Trois milliards d’arbres devront être plantés en plus et 25.000 km de cours d’eau restaurés à courant libre. Le couvert arboré urbain ne pourra régresser. La restauration des tourbières est elle aussi centrale, s’agissant de l’un des moyens les plus rentables de réduire les émissions dans le secteur agricole.

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