Le Premier ministre slovaque Robert Fico lors de la conférence de presse à la Chancellerie du Premier ministre à Varsovie, en Pologne, le 31 mai 2017. © iStock

Les socialistes européens « ne mettront pas dix ans » à exclure Fico si besoin

S’il porte atteinte aux valeurs fondamentales socialistes, le parti SMER-SD de Robert Fico, qui a remporté ce week-end les élections en Slovaquie, sera sanctionné, voire exclu de son groupe au Parlement européen.

Opposé à l’aide militaire à l’Ukraine et considéré comme prorusse, le populiste Robert Fico a été chargé lundi de former un gouvernement à Bratislava, après avoir obtenu 23% des voix dimanche, au terme d’une campagne marquée par des attaques contre les minorités et la presse. Avec le parti de gauche Hlas-SD, formé autour de dissidents du Smer, il pourrait faire équipe avec le parti nationaliste SNS.

Pour le co-président des Verts/ALE au Parlement européen, Philippe Lamberts (Ecolo), « c’est l’heure de vérité pour le groupe S&D au Parlement européen« , qui possède deux eurodéputées SMER-SD. « Ils doivent décider s’ils veulent vraiment continuer à siéger dans un groupe avec des députés d’un parti qui propage ouvertement la désinformation du Kremlin, attaque les minorités et la liberté de la presse ».

« Nous prendrons des décisions concernant le SMER et Fico, cela ne prendra pas dix ans comme le PPE avec Orban, qui est finalement parti de lui-même », a affirmé Pedro Marques, interrogé en conférence de presse. Il a assuré que toute atteinte d’un éventuel futur gouvernement « à l’État de droit, au soutien à l’Ukraine, à nos positions sur les droits des LGBT ou tout soutien de l’extrême droite peuvent conduire à un processus de sanction voire d’expulsion« .

Mais il a demandé d’attendre la formation d’un gouvernement pour voir ce qu’il résulte de ce processus. « Si cela prend une mauvaise direction, nous interviendrons », a-t-il dit, rappelant que le PES avait déjà condamné plusieurs propos de campagne. La délégation française au S&D a d’ores et déjà demandé l’exclusion de Robert Fico du PSE. Le SMER-SD en avait déjà été suspendu entre 2006 et 2008 pour son alliance avec le SNS.

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