Le roi Philippe s’exprime au Parlement européen: «La foi en l’Europe est inscrite dans nos gènes»
Le roi Philippe a prononcé un discours face aux députés européens, à Bruxelles. C’est la première fois qu’il s’adresse au Parlement européen.
Le roi Philippe a mis en évidence la foi en l’Europe, « inscrite dans les gènes » de la Belgique, lors d’un discours au Parlement européen à Bruxelles. C’est la première fois que l’actuel roi des Belges s’adresse à l’assemblée plénière de l’institution. Philippe a applaudi les importantes avancées législatives enregistrées au cours des derniers mois sous la présidence belge du Conseil de l’UE. Le discours du Roi s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de cette présidence que la Belgique assure jusqu’en juin.
La dernière partie de la présidence sera marquée par une réflexion sur l’avenir de l’Union, avec des « défis majeurs » à relever autour de la question de l’élargissement, a noté le Roi. « Nous continuerons à nous engager pleinement, avec conviction, car la foi en l’Europe est inscrite dans nos gènes », a-t-il affirmé.
Philippe a souligné l’importance de l’unité au sein de l’UE, agitée régulièrement par des dissensions. La lutte contre la pandémie de coronavirus ou la guerre en Ukraine ont démontré que l’UE était capable de décisions « fortes et unanimes ». Mais l’Europe ne se résume pas à une gestion de crise et doit s’inscrire dans une « vision à long terme ». Ainsi, le roi Philippe invite l’UE à « rester unie » dans la lutte contre le changement climatique. « Maintenons ce cap, tout en veillant bien entendu à ce que les épaules les plus solides supportent les charges les plus lourdes », a-t-il accentué.
Le roi Philippe a mis en garde contre une forme de « somnambulisme » dans l’UE. Citant l’un des pères de l’Union européenne, Jean Monnet, il a appelé les Européens à mener une « grande révolution européenne de notre époque » visant à remplacer les rivalités nationales par une union dans la liberté et la diversité. Le marché unique doit être développé davantage, en mettant l’accent sur l’innovation.
Un autre chantier est celui de l’autonomie économique de l’Europe, qui pourra être atteinte en stimulant la compétitivité. « Œuvrons ensemble à une véritable réindustrialisation européenne, axée sur les révolutions verte et numérique, et qui représente bien plus qu’une simple transition », a déclaré le Roi, admettant que de nouvelles voies de financement seraient peut-être nécessaires. « Nous devons davantage prendre les rênes en main de notre destin économique », a-t-il affirmé.
Le Roi a également appelé à développer la capacité de décision européenne dans le domaine de la sécurité et de la défense. « La dimension européenne en matière de sécurité peut être grandement améliorée. En particulier en ces temps incertains où même les alliances de longue date sont mises sous pression », a-t-il relevé. La guerre en Ukraine est un « combat pour la défense de notre sécurité et nos valeurs », a-t-il dit. « Nous ressentons que la menace pèse sur nous aussi. Et non sans fondement.«
Le roi des Belges a terminé son discours – prononcé dans les trois langues nationales et en anglais – sur le slogan de la présidence belge: « Notre objectif est de protéger, de renforcer et de préparer l’avenir. »