La loi européenne sur la restauration de la nature sera-t-elle adoptée ce lundi ?
La loi controversée sur la restauration de la nature pourrait finalement être adoptée après un revirement inattendu de l’Autriche. Le vote du Conseil de l’Union européenne est prévu lundi.
Adoptée par le Parlement européen à l’issue de débats houleux, la loi sur la restauration de la nature vise à enrayer la destruction des écosystèmes naturels. Cependant, ses détracteurs, comme les Pays-Bas, estiment qu’elle constitue une entrave pour les agriculteurs et les entreprises. Faute d’un soutien suffisamment large parmi les États membres de l’UE, son avenir demeurait incertain.
Initialement divisée sur la question, l’Autriche ne souhaitait pas soutenir cette loi. Toutefois, lors d’une conférence de presse tenue dimanche, la ministre écologiste de l’Environnement, Leonore Gewessler, a annoncé qu’elle y était désormais favorable. Elle compte voter en faveur de la loi lundi, lors de la rencontre avec ses homologues européens à Luxembourg.
Issue incertaine
Malgré ce revirement in extremis, l’issue du vote, lundi, reste incertaine, car rien ne garantit que la loi recueillera la majorité requise des États membres de l’UE. La Slovaquie, notamment, pourrait faire défection et priver la loi de la majorité indispensable à son entrée en vigueur.
Agriculture
Symbole de la lutte pour la protection de l’environnement et du climat, la loi sur la restauration de la nature est devenue un enjeu politique majeur ces dernières années, cristallisant l’opposition entre défenseurs de l’environnement et partisans d’une approche moins contraignante. Les agriculteurs, notamment, s’inquiètent de l’impact de nouvelles réglementations environnementales sur leurs exploitations, déjà soumises à des contraintes jugées strictes. Les défenseurs de la loi, quant à eux, soulignent l’importance d’agir pour préserver la biodiversité, essentielle à la lutte contre le changement climatique.
Ces derniers souhaitent vivement que la loi soit adoptée dans le courant du mois de juin. En effet, la Hongrie, qui prendra le relais de la Belgique à la présidence du Conseil de l’UE dans deux semaines, est bien moins favorable au texte. De plus, une nouvelle Commission européenne s’apprête à entrer en fonction, et celle-ci semble vouloir adopter une politique climatique et environnementale moins ambitieuse.