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La Belgique et 18 autres pays européens appellent la BEI à financer le réarmement pour faire face à la Russie
Via un courrier, plusieurs pays de l’Union européenne, dont la Belgique, demandent à la BEI de financer davantage le réarmement en vue d’améliorer les capacités de défense des Etas face à la Russie.
Dix-neuf pays de l’Union européenne (UE), dont la Belgique, la France et l’Allemagne, appellent la Banque européenne d’investissement (BEI) à financer davantage le réarmement face à la Russie, avant un sommet consacré à cette question, lundi, à Bruxelles. Dans un courrier daté de jeudi à l’initiative de la Finlande, ces Etats membres, qui incluent aussi l’Italie et l’Espagne, demandent des « mesures décisives » pour « renforcer l’état de préparation et les capacités globales de l’Europe en matière de défense, ainsi que sa base industrielle de défense ».
L’organe de financement de l’UE, basé à Luxembourg, n’est pour l’instant pas autorisé, dans le cadre de son mandat, à financer des activités d’armement au sens strict, comme des munitions ou des missiles, afin de préserver l’excellente notation qui lui permet d’emprunter à bon compte. Mais elle dispose d’une enveloppe de 6 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour des prêts en faveur du développement de biens à double usage, comme des drones ou des véhicules dont certaines versions peuvent être déployées sur le champ de bataille.
De «nouveaux progrès» encore à réaliser
Les modalités d’attribution de ces prêts ont été assouplies l’an dernier. Mais il est « urgent de réaliser de nouveaux progrès« , demandent les 19 pays. « La liste des activités et des secteurs exclus » actuellement des prêts de la BEI devrait être revue pour financer directement la défense, estiment ces Etats et « augmenter le volume des financements disponibles ». Ils demandent aussi à la BEI d’étudier « la possibilité d’émettre de la dette affectée au financement de projets de sécurité et de défense« , sujet toujours sensible au sein de l’Union européenne.
Huit Etats n’ont pas signé la lettre à ce stade: Autriche, Bulgarie, Hongrie, Irlande, Malte, le Portugal, la Slovénie, ainsi que la Pologne, soucieuse de garder sa neutralité, car elle assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.
La BEI a accueilli favorablement le courrier. « Nous avons doublé nos financements pour les projets de sécurité et de défense en 2024 et nous prévoyons de les doubler à nouveau pour atteindre un niveau record » de deux milliards d’euros en 2025 sur un total de financements prévus de 95 milliards, a déclaré un porte-parole de l’institution.
Une rencontre prévue lundi
Les 27 Etats membres sont actionnaires de la BEI. Le courrier est surtout l’occasion de montrer que l’Europe cherche de « nouvelles sources de financements » pour sa défense, explique un diplomate. Il sert à préparer la rencontre exceptionnelle, lundi, à Bruxelles entre les dirigeants de l’UE, le Royaume Uni et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Les Européens sont sous la pression de Donald Trump, qui répète que les Américains ne veulent plus dépenser pour financer la défense de l’Europe par l’intermédiaire de l’Otan.
L’attitude de la nouvelle administration américaine sur le soutien occidental à l’Ukraine dans sa guerre face à la Russie est un sujet qui préoccupe fortement les Européens et l’Otan.