Didier Reynders, seul candidat déclaré, reconduit à la Commission européenne par défaut?
La Belgique doit communiquer sa ou ses propositions de candidats à la Commission européenne d’ici la fin de la semaine. Personne ne se bouscule et les négociations fédérales passent en priorité. Cela ferait de Didier Reynders, commissaire sortant et candidat déclaré, le choix par défaut de la Belgique.
Le temps qui passe rend de plus en plus plausible la reconduction de Didier Reynders à la Commission européenne, entendait-on mercredi à diverses sources. La Belgique doit communiquer d’ici la fin de la semaine le(s) nom(s) de son candidat au poste de commissaire européen. Jusqu’à présent, une seule personne s’est déclarée, dès le 7 juillet: le commissaire à la Justice sortant, Didier Reynders.
D’autres noms ont circulé, comme ceux de Franck Vandenbroucke (Vooruit) ou Yvan Verougstraete (Les Engagés) mais leur candidature éventuelle n’a jamais été confirmée. Le dossier est sur la table du président des Engagés, Maxime Prévot, chargé par le Roi d’une mission de médiation après l’échec du formateur Bart De Wever. Le centriste francophone a mené mercredi une deuxième série d’entretiens bilatéraux avec ses homologues de la coalition Arizona.
Aucun parti n’a jusqu’à présent exprimé explicitement sa volonté de donner le poste à l’un des siens et ne manifeste en coulisses d’empressement à le faire… Au contraire, la fonction paraît même considérée comme trop coûteuse lorsque viendra la discussion sur la répartition des postes de ministres, c’est-à-dire à la fin des négociations fédérales, une échéance encore très incertaine.
Le choix risque donc de se faire par défaut. Si l’hypothèse de voir M. De Wever devenir Premier ministre se maintient -elle n’est jusqu’à présent pas remise en cause-, la logique voudrait que le deuxième parti de la coalition fournisse le commissaire européen, en l’occurrence le MR, indiquait-on. « Dans cette constellation, ce parti ne fournira pas le Premier ministre et peut donc se permettre le poste », disait une source… qui insistait toutefois sur l’intérêt de proposer le nom d’une femme, ce qui répondrait au souhait de Mme Von der Leyen d’avoir une équipe équilibrée en termes de genre. L’eurodéputée et ancienne Première ministre Sophie Wilmès serait alors un bon choix, semble-t-il.
Si l’Arizona ne nomme pas de commissaire d’ici la fin de la semaine, les chances de recevoir un portefeuille important risquent de diminuer de manière significative, analyse une autre personne impliquée. « Ce qui réduira encore l’intérêt pour la fonction. C’est un cercle vicieux ».
Les négociateurs de l’Arizona se sont montrés discrets sur la question. Interrogé mercredi lors de son arrivée chez le médiateur royal, le président du CD&V, Sammy Mahdi, s’est montré clair pour ce qui le concerne. « C’est vrai que le temps presse mais, pour moi, ce n’est pas la plus grande des priorités. La première priorité, c’est qu’à cinq, on puisse remettre le pays sur les rails, faire de bonnes réformes, mettre les gens au travail et récompenser ceux qui travaillent », a-t-il affirmé.