Après le bon d’Etat, un « produit d’épargne européen » en vue?
Les ministres européens des affaires économiques et financières se retrouvent à Gand pour un Conseil « Ecofin » informel. Parmi les débats placés à l’agenda par la présidence belge du Conseil de l’UE: « la participation des petits investisseurs aux marchés financiers », ou l’approfondissement de l’union des marchés des capitaux.
Avec les gouverneurs des banques centrales, nous allons discuter de comment nous pouvons mobiliser, activer l’épargne des ménages. Je pense que la littératie financière est un élément très important à cet égard », a indiqué le ministre des Finances Vincent Van Peteghem à son arrivée au stade de La Gantoise, lieu choisi pour cette réunion informelle.
« Nous allons discuter des moyens de l’accroître, car cet argent (l’épargne des ménages) est important pour financer nos réponses aux défis actuels. »
Son homologue français Bruno Le Maire a déjà avancé une idée, proposant à son arrivée de lancer dès cette année « un produit d’épargne européen » avec les Etats de l’UE qui sont volontaires, et qui s’accorderaient sur les caractéristiques du produit et son rendement.
De quoi avancer vers un embryon de réelle union des marchés des capitaux, et profiter d’effets d’échelle qui échappent pour le moment à une Union morcelée. Le Français évalue à quelque 35.000 milliards d’euros l’épargne des Européens, dont « plus de 10.000 milliards dorment sur des comptes bancaires ».
Le ministre allemand Christian Lindner ne partage pas l’enthousiasme de Bruno Le Maire pour un projet qui se limiterait dans un premier temps à une poignée d’Etats volontaires: « Je plaide pour une union non pas à plusieurs vitesses, mais à pleine vitesse, c’est-à-dire qui avance rapidement avec les 27″.
Les ministres des Finances se retrouvent pour la première fois depuis l’accord entre représentants des 27 et du Parlement européen sur de nouvelles règles budgétaires pour l’UE, un accord « historique » selon Vincent Van Peteghem et qui sera certainement évoqué. « ‘L’accord doit avoir un nom… on l’appellera les ‘Ghent guidelines’« , a proposé le Gantois.