« Une énorme victoire pour les Républicains et Trump » selon Bart Kerremans
La décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit à l’avortement représente une énorme victoire pour les Républicains et l’ancien président Donald Trump, analyse vendredi le professeur en politique internationale à la KU Leuven, Bart Kerremans.
L’une des principales promesses de Donald Trump en 2016 était effectivement de revenir sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse. Sa victoire a notamment été permise par le Républicain Mitch McConnell qui, lors de la dernière année du mandat présidentiel de Barack Obama, avait bloqué la nomination d’un candidat à la Cour suprême. Cela a permis à Donald Trump, une fois en place, de choisir lui-même un candidat, plus conservateur.
La politique de l’ancien président républicain pèse sur la Cour suprême alors que Donald Trump a pu nommer trois juges durant son mandat, permettant aux conservateurs d’asseoir leur majorité avec six juges contre trois. C’est ainsi que le rêve que certains conservateurs caressaient depuis les années 1970 est devenu une réalité, explique le Pr Kerremans : la Cour suprême a révoqué son arrêt « Roe vs Wade » datant de 1973 et qui consacrait le droit à l’avortement. Désormais, chaque État américain est libre d’autoriser ou non l’IVG, et dans quelles conditions.
L’actuel président des États-Unis, le démocrate Joe Biden, avait annoncé qu’il s’opposerait à la limitation du droit à l’avortement. Il avait plaidé pour une loi fédérale mais selon le professeur Kerremans, celle-ci a peu de chance d’aboutir. Les Républicains feraient alors de l’obstruction systématique, une tactique pour retarder ou mettre au placard des décisions, jusqu’à ce qu’ils retrouvent le pouvoir.
Dans les prochains mois, les États gouvernés par des Républicains devraient interdire ou restreindre le droit à l’avortement. Le Missouri, le Dakota du Sud et l’Indiana ont déjà annoncé qu’ils interdiraient l’avortement tandis que la Californie, l’Oregon et l’État de Washington ont, de leur côté, assuré qu’ils continueraient à le défendre. En novembre auront lieu les élections de mi-mandats et les Démocrates espèrent que la décision de la Cour suprême aura un effet mobilisateur.
« La question est cependant de savoir si le droit à l’avortement est une priorité suffisante pour que les électeurs démocrates se rendent aux urnes« , souligne M. Kerremans. Il pense notamment que les problèmes économiques, tels que l’inflation, seront des thèmes plus prioritaires.
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