Attaque «terroriste» à Ankara : cinq morts et 22 blessés, la Turquie confirme la responsabilité du PKK

Recep Tayyip Erdogan, le président a dénoncé une » attaque haineuse », qui a eu lieu devant le siège des industries de défense. Au lendemain de l’attaque, le gouvernement turc confirme la responsabilité du PKK.

Un attentat a fait cinq morts et 22 blessés mercredi devant le siège des industries de défense de Turquie, à proximité d’Ankara, selon les bilans partagés par les autorités.

Le président Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une « attaque haineuse » mercredi et annoncé un premier bilan de « quatre martyrs et 14 blessés », depuis Kazan, en Russie, lors d’une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine, qui lui a exprimé ses condoléances.

« Otages », coups de feu et explosion

Selon une chaîne de télévision privée postée à l’entrée du site, à une quarantaine de km d’Ankara, les tirs qui continuaient de résonner après l’explosion, survenue autour de 16H00 locales (15H00 HB), ont cessé peu après 17H30 (16H30 HB). Une autre chaine,Habertürk, a fait état d' »otages », sans autre précision ni confirmation.

Le ministère de la Justice a annoncé l’ouverture d’une enquête. L’opération n’a pas encore été revendiquée.

Selon NTV, il s’agirait d’une attaque suicide, un « groupe de terroristes » ayant fait irruption devant l’entrée des bâtiments avant que l’un d’eux se fasse « exploser ». Le journal Sabah a publié sur son compte X une photo tirée des caméras de surveillance à l’entrée du bâtiment montrant un jeune homme entièrement vêtu de noir, portant un sac à dos et apparemment muni d’un fusil d’assaut, affirmant: « Voici un des terroristes qui ont attaqué #TUSAS ».

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué « se tenir au côté de notre allié, la Turquie ».

Les auteurs membres du PKK

Au lendemain de l’attaque, la Turquie a confirmé la responsabilité du PKK. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, avait rapidement désigné le PKK comme le « probable » responsable de l’attaque qui a fait cinq morts, plus les deux assaillants, et 22 blessés.

Ce jeudi, la Turquie a annoncé avoir identifié les deux auteurs de l’attentat contre le siège des Industries de défense de Turquie, mercredi près d’Ankara, certifiant qu’il s’agissait de combattants kurdes du PKK avec lequel le gouvernement a manifesté récemment une volonté d’ouvrir le dialogue.

Selon le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, les deux auteurs de l’attaque, dont une femme, ont été identifiés comme « des membres du PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan en lutte armée contre Ankara. Le couple apparait sur des images des caméras de surveillance du site visé, aux abords d’Ankara, sortant d’un taxi dont ils ont abattu le chauffeur, fusil d’assaut en mains et ouvrant directement le feu sur les employés.

Rentré rapidement de Kazan, en Russie, où il a participé au sommet élargi des Brics, le président Recep Tayyip Erdogan a présidé en fin de journée un conseil de sécurité sur l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul. Toute la journée, les obsèques des victimes se sont déroulées sous forme d’hommage national, en présence de représentants du gouvernement, les cercueils tendus du drapeau rouge de la Turquie. Dans ce contexte, les aéroports d’Istanbul ont décidé de rehausser les mesures de sécurité passant en « alerte orange » et prévenant les passagers de fouilles renforcées.

En représailles, l’armée turque a mené depuis la nuit dernière des raids aériens qui ont visé « 47 cibles (du PKK), dont 29 en Irak et 18 dans le nord de la Syrie », faisant « 59 morts parmi les terroristes dont deux responsables de haut niveau » a annoncé le ministère de la Défense. Selon une source proche du ministère, ces « opérations aériennes se poursuivront dans les jours à venir ».